S’il est un livre marquant concernant la nutrition durant les années 2000, il s’agit bien de Good Calories, Bad Calories(*) de Gary Taubes.
Gary Taubes est un journaliste scientifique, au départ pas intéressé a priori par la nutrition. Il écrit un premier article au sein du New York Times : c’est le début de la grande aventure nutritionnelle de ce journaliste. 5 années de recherches se concluent par la publication de Good Calories, Bad Calories, qui fit bien grand bruit aux USA. Entre temps, est publié un nouvel article pour le compte du New-York Times dans la même veine que le premier. Un nouvel ouvrage est attendu à la fin de l’année (le 28 septembre 2010 : Why we get fat and what to do about it ), censé compléter les données du premier.
Ses conclusions sont assez contre-intuitives, et sa démarche scientifique (le tiers du bouquin est consacré aux sources) aboutit à une démolition en règle des dogmes nutritionnels en vigueur depuis les années 70 :
1 : Une alimentation grasse, riche en graisses saturées ou pas, n’est pas une cause d’obésité, d’infarctus, ou de maladies chroniques de civilisation.
2 : Le problème dans l’alimentation, sont les glucides, leur effet sur la sécrétion de l’insuline, et par-là même la régulation hormonale de l’homéostasie -, et tout l’ensemble harmonique du corps humain-. Plus les glucides sont digestibles et raffinés, plus forts sont les effets sur la santé, le poids et le bien-être.
3 : Les sucres (sucre blanc, et le sirop de fructose spécifiquement, sont particulièrement nuisibles, probablement à cause de la combinaison entre fructose et glucose qui élève simultanément le taux d’insuline et surcharge le foie en glucides.
4 : A travers leurs effets directs sur l’insuline et le sucre sanguin, les glucides raffinés, féculents, sucres, etc. sont la cause alimentaire des maladies cardio-vasculaires et diabètes. Ils sont également les plus susceptibles d’être les causes alimentaires du cancer, d’Alzheimer et d’autres maladies dites de civilisation.
5 : L’obésité est un trouble de l’accumulation des graisses, pas du fait de trop manger, ou de la sédentarité.
6 : Consommer trop de calories ne cause pas la prise de poids, pas plus qu’il ne fait grandir davantage un enfant. Dépenser plus d’énergie qu’on en consomme n’amène pas une perde de poids à long-terme, ça mène à la faim.
7 : La prise de poids, et l’obésité sont causés par un déséquilibre, dans la régulation hormonale des tissus adipeux et du métabolisme lipidique. La synthèse des graisses et le stockage excède la mobilisation des graisses des tissus adipeux et leur oxydation qui suit. On devient plus mince quand la régulation hormonale des tissus adipeux inverse ce déséquilibre.
8 : L’insuline est le régulateur primaire du stockage des graisses. Quand l’insuline est élevée -chroniquement ou après un repas-, on accumule le gras dans les tissus adipeux. Quand l’insuline chute, les graisses sont libérées des tissus adipeux, et peuvent être utilisées comme carburant.
9 : En stimulant la sécrétion d’insuline, les glucides nous font grossir, et cause l’obésité en fin de compte. Moins on ingère de glucides, plus mince on sera.
10 : En pilotant l’accumulation des graisses, les glucides augmentent aussi la faim, et diminuent le montant calorique que nous dépensons au niveau métabolique, et au niveau de l’activité physique.
Gary Taubes réhabilite donc le régime Atkins, pauvre en glucides. Ce dernier, mort en 2003, n’aura donc pas pu voir l’essor de la communauté low-carb(**) aux USA, essor en parti du à Gary Taubes, mais également à d’autres trublions, tel Tom Naughton.
* Le titre exact étant Good Calories, Bad Calories, Challenging the Conventional Wisdom on Diet, Weight Control, and Disease
** low = bas, ou pauvre, carb pour hydrates de carbones, le nom scientifique des glucides
Ce livre remet en cause des a priori très ancrés dans nos mentalités. Je suis surprise, j’ai donc le droit de m’enfourner 500gr de fromage sans culpabiliser !
Bonjour Navi.
Les 500g de fromage, faut arriver à les manger, il est probable que le sentiment de satiété arrive bien avant. Et le fromage, tout comme les produits laitiers en excès (en général) pose d’autre soucis.