Nous avons tous des livres fétiches, des livres que vous rachèteriez si vous deviez les égarer. Des livres où vous n’êtes plus le même après leur lecture. Des livres où vous identifiez clairement un avant et un après. Une lecture peut tout aussi bien être une révélation, un déclic qui va transformer votre vie.
Je ne vais pas pouvoir énumérer tout ces livres (L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman en fait bien sûr partie), mais je vais juste aborder deux livres que je n’ai pas encore fini de lire, mais qui ont déjà des places de choix dans ma bibliothèque personnelle. Le premier, entamé à peine hier, est Voyage au-delà de mon cerveau du docteur Jill Bolte Taylor.
L’expérience de Jill Bolte Taylor est fascinante, en tant que spécialiste du cerveau, elle a vécu un AVC, et cette expérience-là l’a plus enrichie que ses études. C’est une vraie leçon de vie. De Vie, avec un v majuscule.
Dans un registre plus social, l’ouvrage de Carol Tavris et Elliot Aronson illumine également. Initialement sorti dans les pays anglo-saxons, sous le titre Mistakes Were Made (but Not by Me): Why We Justify Foolish Beliefs, Bad Decisions and Hurtful Acts – donc : « Des erreurs ont été commises (mais pas moi) : pourquoi justifions-nous des croyances folles, de mauvaises décisions et des gestes blessants » -, il a rencontré un franc succès, tant le message porteur est fort, mais surtout bien vulgarisé : ici point de psychologie sociale ennuyeuse, mais un vrai ouvrage qui se dévore même pour les non-spécialistes.
En avril de cette année, j’ai eu l’agréable surprise de voir qu’il a été édité en français. Le titre devient donc : Les erreurs des autres. L’autojustification, ses ressorts et ses méfaits. Nous y apprenons que l’autojustification est un phénomène naturel chez l’homme : il permet entre autres de minimiser des actes qui pourraient par exemple nous culpabiliser toute une vie. Mais elle a également des effets néfastes, heureusement, on y apprend comment s’en prémunir. Les auteurs en profitent également pour repréciser la notion de dissonnance cognitive, notion galvaudée et reprise par n’importe qui. L’exemple typique d’autojustification est la formule rhétorique utilisée par les hommes politiques pris la main dans le sac : « l’administration a commis des erreurs », sous-entendu « ce n’est pas moi, même si j’y travaille ». Alors qu’il est fondamentalement le chef de cette administration, donc le responsable. C’est à mon avis le point fort du livre, on devrait apprendre à être responsable de ses actes, les assumer. Le regret que j’ai est celui de la traduction, on perd une petite nuance : dans le titre initial, « des erreurs ont été commises », il y a une ambiguïté qui est ensuite tranchée par le « mais pas par moi ». C’est une ambiguïté qui entretient volontairement le flou, du même type que « l’administration a commis des erreurs ». De même l’aspect « croyances folles » est clairement absente, bien que présente dans le livre.
Merci pour ces bons conseils de lecture. Je ne connaissais pas, j’en prends note….
Allez, quelques folies sur amazon 😉