
J’avais posté, il y a quelques mois de cela ces deux vidéos concernant la prise de poids. Seulement, il faut savoir nuancer, ce que ces vidéos ne font pas. Il n’y a probablement pas qu’une seule cause (l’insuline ici). En voici quelques autres :
– manque de sommeil et de soleil
– stress
– ratio oméga6/oméga3 trop important
– polluants/environnement artificiel
– génétique, tendance à l’épargne, au stock
– psychologie, boulimie (à voir toutefois si la psychologie individuelle n’est pas influencée dans une certaine mesure par la nature des aliments dont nous disposons)
– troubles de la thyroïde
– abondance d’aliments à bon marché
– etc.
Remarquons que ce sont tous des facteurs qui ont explosé avec le 20ème siècle. Dès lors, il est difficile de faire la part des choses, ou de pointer sur la cause principale du surpoids. Gary Taubes, dans son excellent ouvrage Good Calories, Bad Calories pointe vers les sucres raffinés (en particulier le fructose), et des niveaux chroniques d’insuline élevés en permanence. Mais il est possible de grossir sans sucres raffinés, notamment sous l’influence d’autres hormones (l’ASP, Acylation Stimulating Protein). C’est le cas d’un des plus célèbres low-carbers, Jimmy Moore, qui après avoir initialement perdu énormément grâce à son régime de type Atkins, a commencé à reprendre du poids. Tout en respectant son régime. Mais alors, pourquoi ?
L’insuline est indispensable pour stocker du gras. Les observations sur les diabétiques de type 1 sont formelles. Mais de faibles niveaux d’insuline suffisent à stocker, et contrairement à ce que dit Gary Taubes, il est possible de stocker avec des niveaux d’insuline peu élevés. L’ASP fonctionne très bien pour ça, et si vous dépensez moins d’énergie que vous en ingérez, hé bien vous stockez.
Bon très bien, c’est le retour de la fameuse balance énergétique. Inutile de violer les lois de la thermodynamique, c’est juste que cette équation ne nous dit rien sur pourquoi les gens mangent davantage. Gary Taubes pointe sur le raffinement des glucides, et donc l’insuline qui en résulte. Il a raison sur les glucides raffinés, mais moins sur la théorie insulinique. D’une part des études prouvent que l’insulino-résistance résulte de l’obésité, (ou qu’un troisième facteur est en cause), et non l’inverse (on peut toutefois percevoir un effet cumulatif de type cercle vicieux, pourquoi pas). L’insulino-résistance indique toutefois un point de non-retour et il faut sans doute réduire d’une certaine façon la quantité nette de glucides ingérés par jour, de manière à soulager le pancréas. Plusieurs stratégies sous le noms de régimes existent, il faut voir laquelle correspond le plus à son cas personnel.
Si l’on ajoute à ça que des diètes pauvres en glucides n’empêchent pas la prise de poids, que certains peuples listés par Weston Price se nourrissent majoritairement de glucides (patates douces, riz, etc.), certes non raffinés, on doit reformuler autrement la prise de poids. Cela tendrait à montrer, que peu importe le carburant (glucides ou lipides), le corps sait très bien fonctionner avec l’un ou l’autre.
Mais diantre pourquoi certains mangent plus et donc grossissent en conséquence ?
Parce que l’on ne saurait limiter l’alimentation à une simple histoire de protides/lipides/glucides. C’est aussi des minéraux, des vitamines, etc. Un corps en carence de certains oligo-éléments va réclamer plus de nourriture pour combler un manque. Et donc, cela se traduit par des fringales irrépressibles (cravings). C’est à partir du moment où le corps manque de quelque chose, et pas nécessairement d’énergie, qu’il se met en tête de vouloir manger plus, c’est un peu l’idée de Julia Ross développée dans les Dogmes de la Nutrition. L‘esprit n’est qu’un jouet pour le corps disait Nietzsche.
Les signaux de satiété sont ainsi perturbés. Les hormones qui régulent la satiété (insuline, leptine, ghréline, etc.) ne fonctionnent plus normalement. A ce moment-là on mange plus pour combler des carences. Et le corps stocke en passant. Ainsi, il est logique que des carences s’expriment dans le cadre d’une alimentation non complète, ce qui est très souvent le cas avec des glucides raffinés. Ou une mauvaise alimentation pauvre en glucides, mais riches en aliments industriels…comme l’a fait Jimmy Moore (beaucoup de sodas non sucrés, des barres énergétiques, ça reste de la junk food…). D’une certaine façon ce sont les glucides raffinés qui sont responsables de l’obésité actuelle, mais c’est le mécanisme insulinique qui est insuffisant à lui seul pour expliquer la prise de poids.
On paie le raffinement et l’industrie agro-alimentaire ! L’expression « calories vides » prend dès lors tout son sens. Il est donc urgent de se nourrir avec des aliments denses nutritivement parlant et naturels. Et équilibrés d’une certaine manière. Les peuples de chasseurs-cueilleurs, que l’on appelle primitifs, à tort, se sont adaptés sur le très long terme à leur environnement, de sorte qu’ils ne souffrent que rarement de carences. Mais ça, c’est l’objet d’un autre article à venir…
je viens de lire le témoignage de Jimmy Moore qui explique à quoi est du l’échec de sa diète, ce n’est pas les lipides. J’ai commis la même erreur que lui lors de ma 1ère expérience de cétose, à savoir restreindre les glucides mais pas les protéines, je choisissais pourtant des oeufs, du fromage, du porc bien gras… mais il n’y a pas longtemps, j’ai décidé d’utiliser un compteur précis de macros et j’ai vu à quel point j’étais loin des % recommandés. Pour être en cétose, il me faut en fait juste 2 portions de légumes verts type feuilles, ou salades, une portion de fruit genre une mandarine ou des framboises, pour les protéines, c’est 100g de viande ou poisson ou 2 oeufs aux 3 repas et c’est tout ! Le reste provient des graisses pures (beurre, huile d’olive ou de coco, en gros 5 cuillères à soupe par repas)
C’est l’effet anorexigène qui permet de descendre les apports. Alors que lors de ma 1ère expérience, je me restreignais pas et je grignotais très souvent car en fait mon corps se régalait des protéines, qu’il convertissait en glucose qui allait titiller l’insuline qui ouvrait l’appétit à nouveau…
Je ne crois plus à l’hypothèse de l’insuline. Et je suis pas prêt d’y revenir.