Voilà un titre bien racoleur, susceptible de me rapporter de la fréquentation, haha. Un article sur le régime Dukan , tellement à la mode, devrait aussi avoir le même effet. A tester un jour.
Légèrement trompeur, mais pas tant que ça.
Les manga, sont plutôt destinés à un public constitués d’enfants, ou d’adolescents. Les manga dits seinen s’adressent eux à un public de jeunes adultes. Mais peu d’auteurs ont une oeuvre résolument adulte. Et je ne parle évidemment pas d’oeuvres sexuelles au goût douteux ! Ce sont des oeuvres que je conseille à tout le monde, avec des thèmes universels, en fait l’origine de l’auteur ou le pays où se passent les événements ont peu d’importance.
Jirô Taniguchi est de ceux-là. Malheureusement, pas prophète en son pays, il semble avoir trouvé en France son public, plutôt fidèle. Il faut dire qu’il respecte peu les codes du manga, à savoir le trait léger et dynamique, malgré l’usage du noir, blanc et nuances de gris. En fait, on peut dire que c’est un auteur qui fait le lien entre les manga et la bédé franco-belge. D’autres iraient jusqu’à dire que son oeuvre n’a rien de manga dans l’esprit, si ce n’est l’origine de l’auteur. Et ils n’ont pas forcément tort.
C’est un auteur assez prolifique, et dont les ouvrages sont coûteux, rédhibitoire pour les jeunes désargentés. Voilà un bon moyen de sélectionner son public…enfin peu importe. J’ai commencé par lire l’anecdotique mais rafraichissant « Le Gourmet Solitaire ». Pas mal du tout, peut-être en deçà de ses deux chefs d’oeuvres.
Quartier Lointain : sortis en deux tomes chez Casterman, cette bédé (je n’ose plus vraiment dire manga) aborde des sujets divers comme la nostalgie, les remords des temps passés, les premières amourettes, la relation avec le père (récurrent chez Taniguchi). Le scénario est en fait assez captivant, parfois sur un ton léger ou humoristique, pas loin du fantastique ou même de la science-fiction.

« Et si un jour vous vous réveillez dans votre peau d’adolescent, à cette époque là, mais avec vos souvenirs d’adulte, vos capacités d’adulte, et en mémoire tout ce qui s’est passé après cette époque…changeriez-vous votre propre passé ? ». A partir de ces bases-là, le récit débute, et ne vous lâche pas jusqu’au dénouement. Sur un thème avoisinant, je ne connais que le film Un Jour sans Fin, avec Bill Murray, mais le propos de la bédé va bien plus loin.
Plus récemment, Le Sommet des Dieux, sortis en 4 volumes, en cours de réédition sous un format plus luxueux, va plus loin. Moins facile d’accès, plus métaphorique, contemplatif, c’est une oeuvre à plusieurs niveaux de lecture. Il y a les faits bruts, et l’interprétation personnelle. Comment cette oeuvre peut nous parler. Il n’est évidemment pas question que d’alpinisme. A mon sens les thèmes principaux sont le dépassement de soi, la transcendance, la passion, la ténacité, et plus généralement, le sens de la vie, ou celui que chacun choisit de donner à la sienne.
Les 3 premiers volumes de la réédition sont disponibles (le 4ème ne devrait pas tarder à paraitre) :

Les représentations de la montagne, enfin, des montagnes sont absolument magnifiques. Ce voyage spirituel nous emmène dans les montagnes japonaises, françaises (Les Grandes Jorasses), ou même celles de l’Himalaya. On ne ressort pas indemne de cette lecture que je recommande chaudement. A défaut de l’acheter, il doit-être possible de la lire grâce aux médiathèques. Ne loupez pas cette lecture, on en ressort grandi. Et si spirituellement elle vous marque, vous en ressortirez Gandhi.
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