Si vous voulez briller en société lors de soirées mondaines, pensez à citer l’hormèse au détour d’une conversation.
L’hormèse est un concept, un phénomène assez fascinant, jugez donc.
On le redécouvre à l’heure actuelle dans les milieux scientifiques, à cause de l’actualité nucléaire du Japon. Il semblerait que de petites doses de radioactivité soit bénéfiques pour l’homme, tandis qu’il est inutile de préciser qu’en cas de fortes irradiations, c’est bien évidemment l’inverse.
Hier, je reçois dans mes flux RSS, une bonne nouvelle de lanutrition.fr. On sait depuis un moment qu’un à deux verres de vin rouge, était positif pour la santé, cette étude généralise à l’alcool en général. Et aussi que trop d’alcool est néfaste (pas besoin de sources).
Pour le vin rouge, l’explication n’était pas tant dû à l’alcool, qu’aux effets des polyphénols. Les polyphénols sont des super héros pour la santé ! Sauf que la réalité est plus complexe. Grâce au récent reportage de Marie-Monique Robin sur les pesticides et l’agriculture on sait que c’est le poison qui fait la dose. Soit…et bien, les polyphénols eux aussi n’échappent pas à cette règle hormétique selon Stephan Guyenet de Whole Health Source :
Les polyphénols, dont on vante – à juste titre – les effets protecteurs s’avèrent des toxines à trop fortes doses. Rien n’est simple encore une fois ! En économie, on fait la différence entre le court-terme et le long-terme en les opposant. En statistiques c’est un peu le même type qu’entre données conjoncturelles et données structurelles.
Il semblerait donc, et c’est un constat assez partagé dans les milieux paléo américains, qu’en variant l’alimentation, on fasse aussi varier les sortes de poisons et toxines dans l’organisme de sorte qu’on en ait de toutes les sortes à de faibles niveaux et qu’elles soient bénignes…voire bénéfiques s’il y a un phénomène hormétique. Voilà un argument de plus pour une alimentation saine et variée.
Ce faisant je comprends mieux ma relation avec certains aliments.
Il est possible qu’un peu de miel chaque jour, et donc du « méchant fructose » soit positif sur ma santé. Mais le miel est un produit complexe difficile d’attribuer ces effets positifs au fructose. Peut-être même le sucre 100% fructose industriel et ultra raffiné (certifié garanti sans micronutriments) de Vivis (© et ®) à faibles doses peut-être bénéfique. Je ne sais pas si je tenterais le diable…
Quand je mange un peu de pain, un jour, mes symptômes pro-céliaques ne reviennent pas, voire ma digestion se déroule ponctuellement mieux. Si je mange du pain 2 jours de suite, ou que je ne mange que ça un jour, les lendemains sont difficiles. En passant, je n’ai pas la maladie céliaque*, mais après quelques tests alimentaires personnels il y a quelques mois, je sais que je suis intolérant au gluten. Cela me cause une digestion difficile, entre autres. Mais je ne suis pas céliaque, parce que si je réintroduis un peu de gluten dans mon alimentation, cela passe inaperçu, alors que les vrais céliaques ont de graves problèmes. Là effectivement, c’est le poison qui fait la dose.
Même quelques huiles végétales riches en oméga6 peuvent avoir un effet hormétique, comme l’huile de carthame (cf wholehealthsource sur un récent article), d’ailleurs il semble qu’il faille l’interpréter différemment : l’huile de carthame apporterait des nutriments essentiels qui causerait à court terme une amélioration de la santé. L’excès d’oméga6, dû à cette huile, et notamment l’acide arachidonique, pourtant un acide gras essentiel, cause des effets à long terme, surtout en cas de déséquilibre avec la présence d’oméga3 anti-inflammatoires.
Pour faire le lien avec mon article sur la nutrition et la science, l’effet d’hormèse est un écueil de plus pour tirer des conclusions justes sur les effets d’un aliment ou d’un produit (ou d’un médicament) sur la santé. Cela ne simplifiera pas la science et la recherche scientifique…bien au contraire.
*bon en fait c’est maladie cœliaque, je ne connais pas le raccourci windows pour « œ », j’ai du faire un copier-coller depuis google).
Mise à jour : je me suis demandé après coup les vitamines et minéraux essentiels ont un effet hormétique : a priori oui, ils ont une dose optimale pour l’organisme, et les excès sont mal gérés par le corps, comme les hypervitaminôses. Sauf que c’est moins intéressant de le relever que pour les produits comme l’alcool, où l’on passe très vite d’une dose hormétique à une dose qui empoisonne, la frontière est bien mince, et l’alcool a un effet drogue. Les hypervitaminôses par exemple, il faut le vouloir, soit prendre des suppléments soit ne manger qu’un certain type d’aliments pendant une période…ce qui ne me semble pas « naturel » non plus.
Je ne suis pas scientifique je n’ai pas approfondi le sujet, mais finalement c’est le principe des vaccins et des médicaments homéopathiques !
Cela ne simplifiera pas la science, mais c’est ça qu’on aime ! ^^
@Annick : un médicament homéopathique ne contient aucune molécule donc ce n’est pas ce principe qui pourrait expliquer (expliquer ? qu’elle ne fonctionne pas d’après les essais cliniques). Et les laboratoires Boiron insiste bien assez sur leur ‘explication’ : la mémoire de l’eau. On peut consommer 1 kg de granules sans problème dans une journée, l’effet toxique au delà des adaptations de l’hormèse n’aura jamais lieu.
@Clair&Lipide : pas d’accord sur l’effet d’hormèse des vitamines et minéraux, stricto sensu. Ce ne sont pas des sources de stress auxquelles l’organisme répond par une stimulation de ces mécanismes de défense. Ce sont des nutriments essentiels au bon fonctionnement de l’organisme. Le polyphénol ne sera pas un cofacteur enzymatique ou un précurseur à un composé synthétisé par l’organisme par exemple.
merci pour ton commentaire hamer !