La grande mode chez les RH et les managers étant de se focaliser sur la génération Y. En faisant un rapide tour du web, on admet que cette génération :
- suit la très célèbre génération X, symbolisée par la perte de repères après une génération Baby-Boomers toute puissante. Ceux qui lisaient la presse dans les années 90 s’en souviennent encore. En gros, ce sont les gens nés entre 1965 et 1980. Les Y partageraient toutefois plus avec les X que les X avec les BB, ces derniers ayant enfanté les X et les Y. Grosso-modo, bien sûr.
- concerne les gens nés entre 1980 et 1995 (au-delà on commence à parler de génération Z, quelle originalité, oh mon dieu).
- se caractérise par sa technophilie et son besoin de nomadisme.
- Un des critères utilisés pour décrire son originalité et la distinguer de la précédente est celui de l’omniprésence depuis la naissance de l’individu de la micro-informatique familiale ou des jeux vidéos.
Cela fait couler pas mal d’encre depuis des années (ou beaucoup d’encre numérique tout au plus), et ce sont les sociologues d’entreprises qui se sont emparés du phénomène, à ce sujet, lire l’excellent blog de Julien Pouget qui tantôt se moque du phénomène, tantôt le décrit de manière pertinente.
En fait…hormis la technophilie, les 2 études sur le sujet se sont révélées…décevantes. Que cela soit l’étude de Pralong ou celle de Pichault (disponibles en pdf sur internet…google est votre ami), on constate que professionnellement parlant…peu de choses les distinguent réellement de leurs aînés. La bulle Y…éclate donc-t-elle ? Il est plutôt naturel que des gens nés à des moments différents aient un vécu et des repères différents, mais cela ne semble pas constituer la fracture professionnelle tant redoutée.
Pour ma part, la seule chose pertinente, est la technophilie et l’aisance vis à vis des nouvelles technologies, comme quelque chose d’inné. Mais les anciens s’adaptent aussi, il ne faut pas les croire bloqués au siècle précédent. Le fantasme s’est donc réduit…à la portion congrue. Mais sans doute, cela permettra de vendre quelques bouquins au nom polémique…jusqu’à la prochaine génération.
Personnellement, je suis embêté. Je dois être un Y, de par la définition, mais vu la caricature qui est exprimé sur cette génération je dois être un peu plus tourné vers la génération X. Après tout, culturellement, on rattache la génération X à celle qui a été ado/jeune adulte à la sortie de Smells Like Teen Spirit de Nirvana (le symbole je vous dis). Bah, étant né en 1980, j’ai vécu en plein la période grunge entre 91 et 94. C’était limite l’adolescence (11 ans à la sortie du disque), mais le phénomène s’est bien étalé sur quelques années. D’un autre côté je suis probablement un poil plus technophile et geek qu’une personne lambda née en 1976 par exemple (mon frère est né en 1974 et je perçois bien la différence). C’est tout le problème de la caractérisation des générations, ceux qui sont aux marges vont avoir du mal à se situer. Pour ma part, c’est décidé, je suis un hermaphrodite générationnel, de la génération XY qui fait la transition entre X et Y !
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