C’est définitivement une chose que j’ai retenue de mes séances de sophrologie à une époque où j’en avais particulièrement besoin.
La clé, hormis les techniques de respiration, c’est de se recentrer, sur soi, ses sensations, ses émotions. D’être ici, et pas ailleurs. En phase avec son corps, ne faire qu’un.
Et pour ça, il faut vivre dans le présent. L’instant présent. Parmi les gens potentiellement malheureux, nombreux sont ceux qui…voyagent dans le temps.

Le cerveau est une fabuleuse machine à voyager dans le temps. Mais cette capacité, utile dans une premier temps, finit par être nuisible à celui qui la met en pratique. C’est toujours une fuite, empêchant très souvent de faire face aux réalités.
Ainsi, la personne qui reste nostalgique, regrette certaines époques où tout était soit-disant mieux, ou plus facile, se raccroche à des choses qui n’existent plus. Elle est évidemment déprimée, et ne peut pas être heureuse. Elle n’accepte pas de front la réalité, et son esprit vagabonde tel un fantôme dans les méandres du passé. Bien trop d’énergie passée à ressasser les mêmes choses…cette énergie n’est plus disponible pour agir au quotidien. Et donc de possibles échecs…qui la renforcent dans son état nostalgique.
A l’inverse, la personne qui est obsédée par le ciel qui peut nous tomber sur la tête, la fin du monde selon le calendrier Maya, la seconde apocalypse selon St-Jean, le chaos économico-financier à venir, ou une guerre civile…ainsi le survivalisme est à la mode, « au cas où ». On est en conséquence…anxieux. On se projette sans cesse dans un futur (incertain par nature), en s’investissant corps et âme dans des projets tantôt futiles, tantôt démesurés…à l’image de certains bunkers anti-nucléaires. Et le raisonnement s’autojustifie par lui-même « Quand il y aura la catastrophe, au moins… ».
Si la dépression guette dans le premier cas, doublée d’une tendance à l’inertie (on parle bien de personnes amorphes, continuellement frappés par la torpeur), la seconde toujours en train de s’inquiéter aura sans doute tendance à développer du stress, ainsi que des problèmes cardiovasculaires (AVC, hypertension, par exemple). Parfois même certaines personnes sont tiraillées entre passé et futur, faisant des va-et-vient continuels, sans jamais s’arrêter dans le présent salvateur, et développant les problèmes conjugués des deux côtés !
Ces deux attitudes symétriques sont de vrais poisons à l’individu qui les subit malgré lui. Le seul moyen d’être en paix, c’est…de lâcher prise. La sophrologie, est un outil parmi tant d’autres dans la nébuleuse du développement personnel…développement personnel d’ailleurs souvent critiqué par des personnes au fiel désagréablement sarcastique, et sans doute malheureux de cette carapace en métal, en vivant trop souvent dans le passé ou l’avenir.
Evidemment, il n’est pas inutile de tenir compte du passé pour mieux préparer son avenir (donc savoir se projeter)…dès maintenant. Je dis juste que certaines personnes sont déséquilibrées, mal dans leur peau, car elles oublient de vivre. L’instant présent, avant tout. C’est plutôt dans ce sens qu’il faut comprendre le fameux dicton Carpe Diem, plutôt que d’en faire une banale et triste maxime hédoniste.
Je remercie vivement Lao Tseu sans qui, ce petit article sans prétention n’aurait été possible.
Votre commentaire