La chaise (avec le fauteuil !) est la pire invention de l’humanité. Nos ancêtres ne disposaient pas de chaises. Tout au plus, ils s’asseyaient sur des rochers, des troncs d’arbres, que sais-je encore, et dans une posture différente. Certainement pas affalés. En squat sans doute. Aussi il faut tenir compte de notre anatomie pour optimiser sa posture au boulot. S’il n’est pas possible d’adopter une station de travail debout pour cause d’entreprise non conciliante, il est possible de minimiser les dégâts de la posture assise, en achetant des chaises-selles, par exemple. Pas pour limiter le manque de mouvement, mais tout au plus pour éviter d’abîmer la structure de votre corps. Je vous invite à lire cet article de Primal-Alpha. Le mal de dos, le mal du siècle comme on dit souvent. On va éviter de tomber dans l’erreur de la mono-causalité, mais il est indéniable que nos mauvaises habitudes contribuent à dérégler notre squelette.
Et après ? Comment adopter de bonnes postures, adopter une conduite de vie pour prendre soin de notre corps ? J’ai ouï dire que le yoga apportait un plus. Quelques exercices réguliers prescrits par un kiné peuvent aider, ponctuellement. Ces derniers temps et étant gênés, moi-même par quelques soucis lombaires (hé oui), j’ai ouvert et fini un livre rafraichissant en la matière, The new rules of posture, how to sit, stand and move in this modern world, de Mary Bond.
Voici un extrait (disponible par ailleurs en pdf sur son site) qui parlera à nombre d’entre vous, les paléos surtout :
Parce que les chaises sont omniprésentes dans nos cultures occidentales, la plupart des gens affirment que s’asseoir est naturel. Nos premiers ancêtres, toutefois, étaient des nomades dont les vies étaient un débit constant d’activité physique : marcher, chasser, cueillir de la nourriture, faire et défaire les camps. Pour les tâches domestiques, ils s’agenouillent ou sont en position de squat. Quand ils étaient fatigués ils s’étendaient et dormaient. Ils n’avaient pas de chaises, et plus vraisemblablement, pas de douleurs dorsales. Dans les études des sociétés actuelles qui « squattent » plutôt qu’être assis sur une chaise, les chercheurs rapportent des taux plus faibles de dégénérescence des disques intervertébraux, que dans nos cultures assises. En Amérique moderne, personne au-delà de 4 ans n’est en position de squat.
Nos hanches ne sont pas assez flexibles. Mais squatter en soi n’est pas la base d’une colonne vertébrale saine. Ce que les gens provenant de cultures de squat ont en plus sur les cultures assises est qu’ils bougent plus en général. Le mouvement approvisionne les disques en fluide, les gardant suffisamment hydratés et nourris pour soutenir l’usure de la vie quotidienne. L’histoire occidentale ne mentionne les chaises qu’à partir de la période où les gens commencèrent à s’installer dans un lieu donné plutôt que d’errer de lieu en lieu. Les plus vieilles chaises restantes des anciennes cultures ont été trouvées dans la tombe de Toutankhamon, un pharaon égyptien qui est mort aux alentours de 1352 avant Jésus-Christ, même si les représentations de dignitaires assis sur des chaises datent de 1500 ans plus tôt. Être assis sur des chaises n’était pas répandu parmi les gens ordinaires, uniquement à partir de la révolution industrielle au dix-neuvième siècle.
Donc même si les classes les plus hautes se sont assises sur des chaises depuis 5 millénaires, les gens du peuple les ont utilisées seulement depuis 200 ans. Dans cette courte période, le travail des hommes et les modes de vie ont considérablement changé dans le sens de moins de mouvement corporel requis. La période électronique accélèrent cette évolution culture encore plus. De plus en plus de gens s’asseoient et deux fois plus longtemps qu’ils ne l’ont fait depuis la période précédent la seconde guerre mondiale. Les corps humains, toutefois n’ont pas eu de changements évolutifs correspondants : comme nos ancêtres, nos corps sont conçus pour bouger.
Je regrette qu’il n’y ait pas de traduction de cet ouvrage. L’auteur a une base issue du rolfing. Ques’aquo le rolfing ? Le rolfing c’est l’Intégration Structurale (en français – en anglais), théorisé par feu Ida Rolf. Bon, honnêtement, il se pourrait que (à l’instar de la méthode Mézières) les explications scientifiques de la méthode soient contestés et contestables : on y parle de l’influence de la gravité (la première force qui s’exerce sur nous), de la forme qu’est censée avoir la colonne vertébrale, du rôle essentiel des fascia (et du tissu conjonctif en général) dans la coordination musculo-squelettique, et évidemment donne des pistes, des mouvements à effectuer (si possible avec un thérapeute nommé rolfeur, en plusieurs séances) pour retrouver sa souplesse, guérir de maux divers, voire améliorer ses performances, de nombreux sportifs ou danseurs font appel à des rolfeurs dans ce but-là. Ainsi un français, un certain Hubert Godard, danseur de son état préface-t-il le livre de Mary Bond.
J’ai été échaudé quant à la lecture de ceci ou encore de ceci. Sur l’ouvrage ci-dessus, je n’ai pas franchement ressenti le fruit d’un mouvement sectaire, quoique les explications puissent être de niveau naturopathique : cela fonctionne, mais pour des raisons plus complexes que celles qui sont usuellement données (pseudo-scientifiques). Quoiqu’il en soit, le livre de Mary Bond m’a paru un poil plus sérieux, moins aventureux dans les explications.
En résumé, ce qu’elle dit, c’est que la conscience tient une importance centrale : de ce point de vue la pratique de la sophrologie ou du yoga doivent aider. Elle embraye d’ailleurs sur la puissance d’une bonne respiration : ni trop courte, ni trop longue (contreproductif visiblement pour cause d’hyperventilation), celle-ci doit-être profonde et ventrale, vous devez sentir tout l’air passer par votre nez. Vous devez sentir l’ensemble des mouvements qui s’y produisent, de l’ouverture de votre cage thoracique et du diaphragme à l’expansion des poumons. Même l’expansion optimale des côtes aurait des vertus. Et je ne serais pas étonné que la plupart des effets positifs dû à la méditation ne sont que ceux d’une respiration optimale, que nous aurions tendance à ne pas assez pratiquer dans nos vies…
Elle liste un certain nombre de mouvements à effectuer, afin de retrouver souplesse, agilité et que disparaissent maux musculaires divers. En précisant qu’il est important de les varier, avec une remarque digne de Arthur de Vany, ou de Nassim Taleb :
La recherche suggère qu’effectuer des mouvements inhabituels contribue à l’intelligence et la créativité (réf) et peut même se trouver à la base de la conscience qui nous distingue des autres créatures. Quand des chercheurs ont comparé les mouvements de divers primates, ils ont vu que les chimpanzés se balançaient à travers les arbres avec des mouvements biens plus complexes et non stéréotypés que ne le faisaient les autres plus petits singes. Les primates plus lourds, nos cousins ancestraux devaient avoir suffisamment de conscience du corps pour éviter de tomber en bougeant de manière stratégique. Les petits primates pouvaient s’en sortir en répétant les mêmes actions encore et encore (réf)
Maintenant, je quitte ma chaise et je mets en pratique tous ces bons conseils !
excellent article.
Je suis convaincue qu’il y aussi là dedans une part jouée par nos méridiens (medecine chinoise, reiki ect…). Nos mauvaises positions doivent les bloquer, les contraindre et la position assise sur une chaise doit bloquer leur bon fonctionnement. Alors que se mettre debout, en mouvement, doit envoyer les vibrations necessaires à leur bonne remise en marche et au bien être… ce n’est qu’une réflexion…
Si je suis assise trop longtemps, que je n’ai pas le choix (reunion, ect), je fais de l’EFT, version fastereft, du coup j’active mes meridiens et je me sens mieux.
Mel de http://www.caloriepholie.com