Un acide animé de mauvaises intentions

Il est une théorie séduisante, celle de la restriction calorique. La littérature scientifique est assez consensuelle là-dessus, elle est confirmée par l’anthropologie (les Blue Zones !), personne ne remet vraiment en question le rôle de la restriction calorique dans le vieillissement, le stress oxydatif, le cancer ou l’apparition de maladies cardiovasculaires entre autres maladies de civilisation. Je conseille la lecture de cet article, en anglais.

La restriction calorique peut-être implémentée par un contrôle permanent (et social) à la manière des anciens crétois ou des habitants de Okinawa : difficilement concevable pour nous qui tenons à manger ad libitum. Selon la légende, ou tout simplement les observations glanées ci et là, on sait qu’ils expérimentent momentanément la faim. Un autre outil permettant de simuler la restriction calorique est le jeûne (intermittent ou non).

En s’intéressant au cœur des mécanismes de la restriction calorique, la piste la plus intéressante est celle de la méthionine, un acide aminé essentiel. Si les protéines sont des maisons complètes (de la cabane au manoir), les peptides sont des murs, et les acides aminés des briques ou des parpaings.

methionine

Cet acide aminé est un nouveau coupable idéal. Loin de moi l’idée de relayer une nouvelle théorie du tout.

L’une des théories en vigueur, était de présenter le sucre comme l’élément-clé. En fait, dès que l’on est en présence d’une population qui fonctionne majoritairement sur des glucides comme apport énergétique rend la chose caduque, tout simplement parce que cela ne dit rien sur l’utilisation propre du carburant par l’homme. En gros, vous êtes sensibles à l’insuline, après une repas normalement riche en amidon ou glucose les muscles récupèrent au mieux du glycogène – ou dans le foie – et le surplus est vite transformé en triglycérides.

Pourtant il y a la pratique de la diète cétogène pour lutter contre le cancer et avec succès : on présume qu’on affame le cancer en le privant de son carburant favori, le sucre. C’est opérationnel, semble-t-il. Mais la diète cétogène est à double tranchant : si vous vous en écartez en réintroduisant des glucides, vous risquez de vous prendre une augmentation de la glycémie dans les dents, non pas parce que le sucre c’est pas bon, tout simplement parce qu’une diète de ce type engendre une forme physiologique de résistance à l’insuline qui est parfaitement normale. C’est une option viable, à condition de ne pas être trop tenté par les glucides.

Oui bien, de l’autre côté du spectre, semble-t-il les végans ont un certain succès dans la lutte contre le cancer et le facteur incriminant serait donc la méthionine. Il y a un point commun avec la diète cétogène : si vous avez jeté un œil sur cette alimentation (l’avatar le plus connu étant la diète de Kwasniewski), vous ne devez pas seulement restreindre les glucides, mais également les protéines. Trop de protéines éloigne de la cétose qui est l’état recherché.

D’autres études signalent qu’en fait ce n’est pas le facteur glucide qui est discriminant, ce sont les protéines via la restriction protéique (elle même via la restriction en méthionine). C’est le cas sur ce forum qui en recense quelques-unes, ou tout simplement chez les rats par exemple. Plus intéressant sans doute, le trop plein de méthionine modulerait (en mal) une diète cétogène.

Pour les mécanismes je ne peux que vous encourager à voir cette vidéo du docteur grégaire Greger :

Ah.

Et si c’était ça en fait l’important…la méthionine ? Et si Campbell avait eu raison sur la finalité en ayant eu tort sur le chemin parcouru (cf les critiques très valables sur sa méthodologie) ? Et si le problème n’était ni les graisses saturées, ni les glucides, ni le fer des viandes rouges, ni le cholestérol, mais…la méthionine ?

Après tout c’est relativement cohérent avec les données anthropologiques dont on dispose. Quand les glucides tendent à s’effacer c’est le gras (même animal) qui prend la relève et les protéines sont gardées relativement constantes.

La méthionine, il en faut, ni trop, ni trop peu. Je constate qu’apparemment, cet acide aminé est lié à l’homocystéine, meilleur marqueur de maladies cardiovasculaires que cholestérol et que la vitamine B12 est utilisée par le corps pour convertir l’homocystéine en…méthionine. Dans ma tête, les végans ont souvent trop d’homocystéine. L’optimalité serait donc une sorte de régime végétalien supplémenté en viande comme le souligne malicieusement ce tweet reçu cette semaine.

veganmeatBlague à part, je sens déjà venir les critiques : le % des protéines animales diffèrent. Parce que les effets de la méthionine peuvent être contrecarrés avec des protéines végétales. La glycine, un autre acide aminé semble être un antagoniste de la méthionine. Vous voyez où je veux en venir ? Il est possible d’augmenter son quota de méthionine à condition de se supplémenter en glycine. Et bingo, cela fait le lien avec les découvertes de Ray Peat sur la gélatine. La gélatine a mauvaise presse parce que son aminogramme serait incomplet, elle est très riche en glycine. Or dans notre monde d’abondance protéique c’est plutôt un avantage pour rééquilibrer le ratio glycine/méthionine. Les os, les tendons, ont ainsi un ratio très favorable.

Ceci a des implications énormes sur la manière optimale de concevoir le régime paléo par exemple. Si pour vous le régime paléo c’est l’excuse pour se faire un beefsteak bien saignant tout les jours, c’est râpé. Plus que jamais il est important de manger toute la bête et pas seulement la viande muscle. Les abats. Mais aussi les os (même les grands singes mâchent les os selon Craig Stanford). Et devinez ce qui est populaire, en paléo-wapf land ? Le bouillon d’os, qui outre ses vertus réparatrices pour les intestins offre énormément de glycine. Je ne sais pas si c’est optimal de baser son alimentation sur les produits animaux, mais si vous le faites par goût, mangez toute la bête : les os, la peau, le gras, les abats, la cervelle. Astuce : ne pas limiter la réflexion des aliments complets aux produits végétaux. Si vous faites un régime paléo et que vous n’envisagiez pas cette optique là, peut-être serait-il sage d’opter pour une version quasi-végétarienne (ou flexitarienne). Ou en tout cas limiter la prise de protéines animales si vous ne consommiez que de la viande classique. Pour information il semblerait que même à Okinawa on mangeait tout du porc pour les fêtes, même s’ils étaient loin d’en manger tout les jours

Pour les ratios glycine/méthionine, voici un fichier excel (anglais) pour ceux qui aiment tâter du tableur : pour la méthionine et la glycine les valeurs sont en milligramme/gramme de protéine.

On a une masse de données scientifiques, et anthropologiques, des scientifiques guidés par un agenda, des facteurs confondants à la pelle, des données contradictoires, et pour une fois, j’ai la sensation que je (on) mets le doigt sur quelque chose de cohérent. Comment concilier la bonne santé robuste (cancers virtuellement inexistants) des peuples chasseurs qui se nourrissent majoritairement de produits animaux très très gras avec les quasi-végétariens des Blue Zones ? La régulation de la méthionine, soit par une consommation totale faible, soit plus forte mais compensée par la glycine (protéines végétales ou animales). Et éventuellement accompagné d’une restriction calorique.

Tout le monde aurait raison, mais pas de n’importe quelle manière !

T.C. Campbell : ce sont bien les protéines animales qui sont en cause. Mais dans le cadre d’une consommation d’abondance centrée sur la viande-muscle déconnectée des autres types de viandes et produits de l’animal, en occident c’est visible, il n’y en a plus que pour le blanc de poulet et le steak haché, je caricature à peine, sans doute dans la Chine qui s’enrichissait et prenait des habitudes occidentales était-ce la même chose. Il s’est fourvoyé sur le cholestérol, à sa décharge, ça n’est pas le seul.

Les paléos : ok, c’était pas le cholestérol, pas le gras, même pas saturé. Et cette histoire de fer, ça pourrait bien n’être qu’une conséquence du syndrome métabolique. Et normalement il faut manger TOUTE la bête.

Les cétogéniques : la restriction de glucide est utile, mais in fine il y a aussi restriction de protéines et méthionine, pour ne pas perdre la cétose.

Les végétariens zélotes à la Greger : c’est le véganisme via restriction en méthionine qui fonctionne.

Les bluezonards (Okinawa, Avdentistes, Crète, etc.) : c’est la restriction calorique à dominance végétarienne qui fonctionne.

On ne saurait résumer à une histoire d’acide aminé. Néanmoins, avec la B12, la méthionine, la glycine, l’homocystéine, et si on y ajoute un apport équilibré en graisses polyinsaturées, en fibres, en micronutriments, une flore intestinale équilibrée, en tenant des comptes des synergies, des effets antagonistes ou des habitudes (jeûne), ou du mode de vie global, on peut avoir une idée de ce que peut-être une alimentation optimale. Nul ne doute qu’elle puisse prendre plusieurs formes. Le grand puzzle des alimentations viables, en quelque sorte.

Pour cet article, il est issu d’une réflexion suite d’une longue relation e-épistolaire, merci donc à ce lecteur du blog !

édit du 19 décembre 2014 : Julien Venesson a écrit un article analogue, en tout cas abordant le même sujet, avec des études complémentaires, allant dans le même sens, tout comme dans son bouquin sur la nutrition Paléo : c’est ici http://www.julienvenesson.fr/la-science-devoile-le-secret-de-la-longevite/

A noter que le L devant glycine est inutile, c’est le seul acide aminé dit achiral, c’est à dire que son reflet sur un miroir est exactement la même molécule, la structure en trois dimensions est identique.

30 commentaires sur “Un acide animé de mauvaises intentions

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  1. merci, je te réponds à nouveau par ici, j’imagine que comme la dernière fois mon msg sur le blog ne passera pas et j’ai pas envie de chercher pourquoi super intéressant la piste méthionine pour repositionner la paléo et la cétogénique, je ne sais plus sur quel ton chanter qu’il faut du bouillon pas que du steak il y a une info de base qui manque dans le raisonnement de met_vegan.pdf: les vegan occidentaux meurent jeunes! je fus macrobiote et j’ai suivi leurs forums tout un temps longs fils pour s’échanger les raisons pour lesquelles c’est le cas ils pointaient l’ostracisme, leur solitude etc

    tu sais j’imagine que George Ohsawa, auteur du traité de la longévité, … est mort à 58 ans? j’ai dans mes dossiers un début d’article sur la longévité de nos gourous à part Kousmine (92 ou 94 ans, chais plus, et encore c’était jeune pour une telle ascèse) et Norman Walker (plus de cent ans), ça part vite avant 70 ans chez les gourous d’alternutrition végétarienne/lienne je crois que Chet Day sur chetday.com avait fait ce travail il y a dix ans il a été comme moi végétalien crudivore, il a écrit un martyrologue quand il s’est repenti

    ciao, bonnes recherches, je lirai plus sérieusement quand je serai sortie du tourbillon éditorial, je ressors tous mes livres sous une nouvelle forme

      Cordialement Taty Lauwers http://www.taty.be taty.lauwers@yahoo.fr taty@island.be

    ________________________________

    1. Ben si les messages passent, il faut que j’ai le temps de les valider, je ne suis pas devant mon ordinateur.
      Sinon, sur l’autre article je dis que l’idéal c’est un régime végan mais supplémenté en viande 🙂
      A dominante végétale, sans faire l’impasse sur l’animal.

      1. « un régime végan mais supplémenté en viande » est une chouette formule.
        J’aime aussi, comme le dit (ex) CastleGrok : « je suis 80/10/10, 80% végétalien avec 10% de produits animaux et 10% de junk food »… mais pour comprendre d’ironie de celle-là il faut connaître les fruitariens à la Doug Graham (80/10/10 glucides/gras/protéines).

  2. Salut Sylvain

    ah, ça valit le coup que j’attende 🙂
    Très interessants comme articles, très pointus!
    Compte tenu de ces infos, je devrais m’inquiéter : mon état intestinal, mes diverses intolerances (salicylates, amines, clin d’oeil à taty) ne me permettent qu’une très faible conso de legumes et que dire du bouillon d’os ( la dernière fois, j’ai été dans le fog le plus complet, le brouillard du cerveau, comme si j’avais été camée!!)…
    Donc, si j’ecoute mon corps, je mange pas mal de proteines, grasse ou pas, pas mal de graisses (crues et nues, j’evite celles contenant des salicylates dont je suis addic)… et très peu de glucides (0 fruits, 0 sucres, quelques legumes, un peu de chocolat noir 100%), bref proche du regime HFLC.

    suis je foutue :)?????

    1. Ce que je dis est valable « anthropologiquement » parlant, au sein de populations traditionnelles, vivant proche de la nature.
      Pas dans le cadre urbain occidental (ou même rural français…), avec une alimentation en dent de scie depuis l’enfance, des produits animaux et végétaux frelatés, avec des rééquilibrages psy/biologiques à refaire. Pas le même contexte.
      Par contre je connaissais pas l’effet du bouillon d’os tel que tu me le présentes, tu peux en dire plus ?

      1. Ja sais bien, je t’embête 🙂 Et puis mon passif est le principal coupable je pense de mon état organique 🙂

        Alors, je connais des hauts et des bas avec mon intestin (enfin, depuis ma cure du Docteur Donatini, je n’ai plus de soucis comme avant… un peu miraculeux pour une abimée des intestins comme moi :)), et il y a quelques mois j’ai voulu me refaire un GASP, avec bouillon ect… Du coup, je me suis ruée sur les os à moelle pour me faire un bouillon, en suivant la rectte de Taty. Delicieux, sauf qu’au bout de deux grosses bonnes louches, effet brouillard, deux de tension, complètement embrumée ect….Selon taty, a priori intolerances amines, j’ai peut être fait boullir trop longtemps…

        Oui, amine, salicylate, c’est un peu la lutte pour manger sans effets pervers…

        mel

    2. Et si vos symptômes avec les légumes ou les fruits n’étaient qu’une réaction de die-off ? Sinon, avez-vous essayé de vous supplémenter en magnésium marin ? Je ne sais pas si vos intestins le supporteront, mais chez moi ça m’a permis en douceur d’introduire progressivement une alimentation de plus en plus saine.

      1. Ce n’est pas à vous que je voulais répondre mais à Mel de caloriespholie, qui dit supporter très peu les légumes.

  3. J’ai tellement été habitué à manger de la viande sans le reste de l’animal que je ne sais meme pas ou me procurer les os, tripes etc.

    1. Ah…c’est presque normal. Un vrai boucher fait l’affaire (honnêtement les tripes c’est pas mon trip). Pour les os! Un bon bouillon d’os avec légumes fait l’affaire. Dans mon magasin bio le poulet vendu l’est non éviscéré.

  4. Et la molécule Neu5Gc ? On l’a trouve en grande quantité dans les viandes rouges (moindre dans les autres) et on la soupconne d’aider à la prolifération des cellules cancéreuses.

  5. Bonjour Sylvain,
    J’aurai souhaité connaître le ratio méthionine-glycine du colin, qui devrait se traduire par « hake ». Je ne le trouve pas dans le fichier excel. Pourriez-vous svp, à l’occasion, essayer de l’ajouter ? Ou à défaut, pouvez-vous m’indiquer une source contenant la valeur en glycine et en methionine du colin, de sorte que je puisse moi-même le calculer et l’ajouter dans mon fichier excel (ou le vôtre) ?

    1. MMh, comme indiqué je ne suis pas à l’origine du fichier (c’est un lecteur avec qui j’ai débuté un relation épistolaire qui est allé pioché sur…je sais plus quel site). Je suppose que vu le nombre de lignes, il doit être au max. Après peut-être on peut approximer avec des poissons proches ? Et est-ce sans ou avec les arêtes, réflexion en passant.

      1. Inutile de stresser sur un aliment particulier, ni de trop pinailler sur le ratio meth/gly. J’ai calculé ces éléments dans le cadre de recherches perso, pour me faire une idée de la différence entre certaines catégories d’aliments… mais ces deux acides aminés ne sont pas les seuls à compter, et de plus en plus il apparaît que pour la longévité il faut globalement assez peu de protéines (mais assez tout de même), ce qui modère en soi la méthionine, et un ratio glucides/protéines élevé.
        Concrètement, mes calculs ont été faits sur la base de données alimentaire américaine, et si le merlu n’est pas dedans… et bien… ça ne devrait surtout pas vous empêcher de dormir 😉

        Les protéines végétales on un avantage sur les protéines animales, mais probablement assez peu du fait de leur différence intrinsèques, comme les ratios d’acides aminés… probablement davantage par la différence de l’éventail de substances accompagnantes. Et à ce niveau là le gras saturé et le cholestérol ne sont que la partie émergée de l’iceberg, et probablement pas franchement déterminants en eux-même.

        Il ne s’agit pas de bannir viande, poisson, ou fromage si c’est un plaisir d’en manger… mais varier les sources de protéines en mettant la pédale douce sur l’animal semble bénéfique.

        Attention aussi car là je considère la longévité, ou santé à long terme. Si à court terme vous cherchez à vous muscler, ou à maigrir en préservant votre masse maigre, la stratégie doit éventuellement être différente (plus de protéines)… mais transitoire. Idem si vous êtes jeunes, en phase de croissance : là il n’est pas question de restreindre la méthionine, ou les protéines.

      2. M.Renaud,
        Je reconnais que j’accorde beaucoup d’importance au ratio glycine-méthionine, car en ce moment je mange beaucoup de protéines (tout en ayant un repas équilibré donc avec des légumes et des fruits entre les repas, et une variété importante d’épices et de condiments divers aux repas principaux, ainsi que des tisanes et quelques compléments alimentaires de base). Il s’agit pour moi de restaurer l’état de mes intestins qui sont très endommagés et laissent tout passer, à la manière de passoire grossière. De plus, j’ai un IMC qui me classe dans les très maigres. Donc ma forte consommation de protéine, qui est temporaire, me préoccupe au point où je m’intéresse au ratio glycine-méthionine du colin (ou merlu).

        Autrement je vise comme objectif la santé et à terme la longévité. J’entends ce que vous dites, cela dit j’ai une très mauvaise expérience des légumineuses. J’en déduis que mon appareil digestif n’est pas en assez bon état pour les digérer, à moins que les légumineuses de boîtes de conserve contiennent des substances indésirables (je supporte mal les pesticides qui me causent une palette de symptômes variée). Cependant vu que je supporte très bien la plupart des légumes en conserve, dont les haricots verts et les choux de Bruxelles, j’aurai tendance à accuser la nature des légumineuses comme responsable de mes symptômes et fatigue. Je précise évidemment que je ne mange pas que des légumes en conserve, je mange très varié mais les légumes en conserve sont souvent plus doux, et plus faciles à digérer pour ma part, que les légumes surgelés ou frais. Exemple des haricots verts, qui me dégoûtent vite même cuit 20 minutes dans l’eau (au lieu des 8 à 10 réglementaires) alors que les haricots verts en conserve passent nickel 🙂 )
        Parmi les protéines que je digère le mieux figure les poissons.
        Vous dites que quand on est jeune il ne faut pas négliger son apport en méthionine. Est-ce que pour vous 23 ans, c’est « être jeune » ?
        Enfin je ne m’inquiète absolument pas du gras saturé et le cholestérol qui, selon vous, ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Avec mes recherches en nutrition, je considère actuellement que les gras saturés et le cholestérol alimentaire n’ont pas vraiment d’incidence sur la santé, à condition qu’ils viennent d’aliments peu dénaturés (et pas de margarines par exemple).

      3. La méthionine reste un acide aminé essentiel, donc nécessaire. Ce que montre les études, notamment sur les souris, c’est qu’une restriction en méthionine nuit à la croissance : les courbes de mortalité montrent une mortalité accrue dans les premières semaines de croissance, alors qu’ensuite la mortalité (chez celles qui ont survécu) est moindre que chez les souris non limitées.

        D’une manière générale, en période de croissance ou si vous cherchez à reprendre du poids il ne faut pas restreindre les protéines, qui sont nécessaires en elle-mêmes et stimulent la production de « facteurs » de croissance comme l’IGF-1 et l’insuline. Les fromages sont particulièrement notables pour ça.

        Pour les légumineuses, le problème est souvent lié à la difficulté avec les fibres qu’elles contiennent. En consommer régulièrement de petites quantités et augmenter graduellement la dose est souvent une bonne stratégie. De plus, elles ne sont pas toutes égales, et il peut être intéressant de tester pour trouver ce qui vous convient le mieux : lentilles, haricots rouges, blancs…

        Pour le gras saturé et le cholestérol, je pense qu’ils ne sont effectivement pas un problème en eux-même. Il s’avère juste qu’ils sont associés à des produits (animaux, il se trouve) qui posent problème à long terme ET en quantité, pour des raisons sans doute très différentes (et interdépendantes) :
        – présence de fer hémique, qui dans la digestion favorise des réactions chimiques néfastes d’oxydation des gras ou du cholestérol, de nitrosation des acides aminés si des nitrates sont aussi présents…
        – stimulation de la croissance (IGF1, insuline, activation mTOR), qui est positive un temps mais contre-productive à long terme (cancer, notemment)
        – apport simultané de cholestérol oxydable lors de la digestion
        – relatif excès de méthionine
        – ?

        Une alimentation de type paléo low carb favorise la perte de poids, principalement par effet rassasiant, et une faible adiposité, mais probablement pas une longévité maximale, qui semble plus favorisée par un haut ratio glucides/protéines et d’une adiposité relative un peu plus élevée (l’adiposité globale n’est pas délétère comme peut l’être le gras abdominal).

        Mon idée actuelle est qu’à moins d’avoir un processus de croissance à soutenir une quantité de protéines d’un gramme par kilo de poids idéal est un maximum. Mais c’est un avis personnel et non une recommandation !

        Les margarines du bon vieux temps étaient nocives car très riches en gras trans. Ce n’est plus le cas, mais ça ne veut pas dire qu’il faille se ruer dessus non plus. Pour ma part je limite la plupart des gras ajoutés, et utilise principalement de l’huile d’olive ou des purées de noix (amandes, sésame, etc.).

  6. J’ai finalement pu calculer le ratio du méthionine/glycine qui est de 1,6 pour le colin à partir d’une base de données française, soit proche des autres poissons si mes souvenirs sont bons.
    Quel serait selon vous un bon ratio méthionine-glycine ? Pouvez-vous m’expliquer que je puisse m’empiffrer de colins avant d’être rassasié, alors qu’apparemment les aliments ayant un ratio méthionine-glycine plus bas ont tendance à me rassasier super vite ? Je précise que j’ai autant de graisses dans les 2 cas (ratio méthionine-glycine bas ou ratio méthionine-glycine élevé)

    1. Je n’ai pas poussé le raisonnement jusqu’au bout pour calculer un taux optimal (ou une batterie de taux selon le cas de chacun) 😉
      Ca demande des études supplémentaires, et ça me semble pas super simple.
      En tout les cas : avantages aux amateurs de bonbons comme les schtroumpfs, les oursons, ou les nuggets du macdo faits de tendons et d’os (c’est à moitié une plaisanterie ofc)

    2. Il n’y a pas de ratio optimal ou magique, d’autant que beaucoup de choses dépendent des objectifs poursuivis. La Méthionine est nécessaire, mais il s’avère juste que l’excès à long terme semble nuire à la longévité. La glycine est un AA non essentiel, mais il semble que sa consommation soit bénéfique. A ce niveau là les résultats ne sont pas de certitudes, juste des pistes, et bien d’autres facteurs entrent en jeu.

      1. « Il n’y a pas de ratio optimal ou magique »

        Non mais des abaques en 3 dimensions permettant de calculer son taux en fonction de son âge et de sa quantité de travail musculaire intensif !
        (j’plaisante)

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