Juste un petit mot d’humeur, un coup de gueule, je râle un peu. Oui, ça peut arriver, je reste français quand même, on ne se refait pas.
Il y a un petit mot qui me hérisse les poils à chaque fois je le lis, et c’est commun à tout ce qui a trait aux sciences : débunkage, une étude débunkée, et v’là t’y pas que je te débunke tes arguments. Et le correcteur orthographique de Firefox n’apprécie pas, il repère les mots qui n’existent pas en les soulignant en rouge.
Je sais que nombre d’entre nous lassés par la faiblesse de la blogosphère scientifique francophone (Ici notamment, ça pourrait rappeler vaguement autre chose), et à force de lire en anglais, on en perd son français.
Quand on a un interlocuteur en face, on ne tient pas pour acquis son niveau d’anglais, surtout en France, c’est triste, mais il FAUT en tenir compte. Je suggère donc, par respect envers la personne avec qui on discute de science, notamment, de faire comme si elle n’allait pas sur les blogs ou forums anglophones la nuit en supposant qu’elle est vive d’esprit, mais aussi une bille en anglais (c’est fréquent…). Il faut veiller à ne pas se couper des personnes restées au pays virtuellement comme réellement, même si la langue et les usages évoluent fatalement.
Mais ce n’est pas une raison pour démontrer des signes de méconnaissance du français (on dispose des mots équivalents, je laisse de côté les cédéroms et autres courriels qui n’ont pas de sens, car contraire à l’usage spontané en vigueur), ni pour dénigrer l’empathie : considérer son auditeur, c’est la base pour commencer à le convaincre. Utiliser les mots « débunk* » outre que c’est très laid (je suis objectif) vous risquez de le froisser avec un ultime anglicisme inutile, et disons-le honnêtement, qui fait tâche, de la part de personnes qui sont curieuses et avec une solide culture générale, mais qui s’en remettent à la facilité de ce qu’ils lisent au quotidien, sans se rendre compte de leur méfait. La pleine conscience, vous dis-je.
Je dirais que ça ne se fait pas, tout simplement, revenez pleinement au français, utilisez la palette complète des mots qui forment notre belle langue, et en plus vous serez compris sans ambiguïté.

D’autant que vous avez pléthore de synonymes avec des sens légèrement différents pour qualifier proprement et avec précision diabolique la mauvaise étude ou le mauvais argument en question :
- détruit
- démonté (comme dans démontage en règle par exemple)
- disloqué
- démoli
- et sûrement bien d’autres…
Si simple ! Plus joli à l’oreille, et de surcroit, tout le monde comprend !
Bref : je finis par employer cette expression, à contre-cœur toutefois, parce que TOUT le monde l’utilise, parce que personne ne se rend compte que la langue française est suffisamment riche. Bon on va pas trop pester. Mais quand même, c’est bien de garder conscience qu’on utilise un mot anglais (dont l’équivalent existe en français) par imitation, comme dans un meme. Histoire de ne pas être trop mouton dans la manière de parler.
salut, je t’ai répondu ceci: « et « déconstruit » à la mode Deridda, ça le traduit bien? » mais le système me demande mot mot de passe que je ne connais évidemment plus ciao taty
Taty Lauwers pour Aladdin http://www.cuisinenature.com http://www.lestoposdetaty.com aladdin@island.be ou taty.lauwers@yahoo.fr
Oui, déconstruit, c’est bien aussi 🙂
Bonjour, perso j’avais déjà réfléchi, et je n’ai pas trouvé de terme français satisfaisant. Je ne trouve pas ceux que tu fournisses le sois. Ils ont tendance à être plus violent que l’acceptation acquise du « débunkage » (détruire, démolir, disloquer). Google trad propose discréditer. Mais idem, la connotation me paraît plus négative, l’action de discréditer quelqu’un étant souvent perçue comme mensongère.
Il n’y a que démonter qui tienne la route et qui me semble tenir la route. Éventuellement décortiquer dans un style similaire.
Tu as peut-être raison. Démonter ou déconstruire me plaisent bien. Enfin, je l’ai pas dit dans le billet, mais c’est le type de mot même qu’on employait pas jusqu’en 2010 en gros (je suis pas allé voir les stats google trends, mais tu vois ce que je veux dire) et dont l’usage s’est répandu comme une trainée de poudre, alors qu’il y a des mots français pour. Bon je vais pas aller contre le sens du vent éternellement, mais je trouve que c’était bien de le pointer, dans 20 ans on aura peut-être oublié que ce n’était pas un mot français à la base.