Une petite semaine d’actus nutritionnelles et scientifiques, en voici un résumé très personnel, et un nouveau tag pour l’occasion sur cette série d’articles où je vise la régularité.
https://twitter.com/SciencePorn/status/670363730769780737
Le compte SciencePorn entre deux dessins amusants et geeks relaient une information scientifique intéressante. Ici il s’agit d’un article de l’Université de Cambridge publié récemment, en voici le résumé :
Plus nous sommes gros, plus notre corps semble produire une protéine qui inhibe notre capacité à brûler de la graisse, suggère une nouvelle étude. Ces découvertes peuvent avoir des implications pour le traitement de l’obésité et d’autres maladies métaboliques
Intéressant, parce que cela rejoint mes critiques sur l’équilibre calorique et le besoin de créer un déficit pour mincir. Je ne remets pas en question la validité des lois de la thermodynamique, mais dans la pratique, des hormones œuvrent en arrière-plan, le microbiote semble prendre part à cette symphonie, bref…le corps a – parfois – des mécanismes inventifs qui rendent plus difficile la perte de poids. On peut arguer d’un manque de volonté ou de difficultés psychiques. Bien sûr…cela fera l’objet d’un prochain article.
Une chouette étude qui a le mérite de replacer un peu les choses : les édulcorants artificiels ne sont pas magiques, et peuvent avoir les mêmes effets que le sucre au point de vue perte de poids, mais la suppression de ce dernier réduit les graisses intra-hépatiques…Quand on connait les dommages d’une stéatose non alcoolique du foie sur l’organisme, on se dit que l’usage des édulcorants artificiels en remplacement du sucre, peut constituer un premier pas vers la guérisons de maladies métaboliques. Mais pour la perte de poids il faudra être plus sévère…
Dominique Dupagne relaie un article du New York Times, sur les mensonges de Coca Cola, en liaison avec le sucre, toujours. Attention aux conflits d’intérêt.
Je relaie sur twitter, mais merci à Benjamin de Naturacoach d’avoir levé ce lièvre. On savait que les acides gras trans, bah c’est pas bien. Un doute subsistait sur les acides gras trans laitiers comme l’acide vaccénique, et bien, c’est pas folichon sur les profils lipidiques. L’étude en question semble exemplaire, à savoir d’intervention et randomisée en double aveugle, Un élément à charge contre les laitages, ne signifiant pas qu’on doive les éliminer mais les restreindre, en fonction du contexte individuel. Un aliment n’est pas qu’un micronutriment isolé, et concernant les graisses laitières, ça n’est pas très clair…
Oh, la vie est dure pour les partisans d’un régime pauvres en glucides et riches en acides gras saturés. La consommation de gras saturés passe mieux si les glucides sont réduits drastiquement, ce qui ne semble pas trop le cas dans cette étude.
ou alors…
…Il faudrait consommer beaucoup de vitamine C et d’un certain type d’acide animé, la L-Arginine. A noter que la vitamine C a le vent en poupe, suite à une étude récente qui a démontré que des méga-doses de vitamine C tuaient le cancer colo-rectal.
Je ne commenterais pas le rapport du CIRC de l’OMS sur le lien cancer colorectal, tout le monde l’a fait. Mais cette étude suggère que le problème se situe plutôt dans les viandes transformées plutôt que la simple viande rouge en se basant sur des études existantes.
Pour finir, une émission de France Culture sur la viande que l’on peut retrouver sur les applications de podcasts habituelles. Le scientifique de l’INRA de Toulouse suggère de ne pas manger la viande seule, mais avec plein de fruits et légumes riches en antioxydants au cours du repas, en conseillant par exemple une épice comme le curcuma, des aliments riches en vitamine E, ou même, un peu de vin rouge (avec modération, hein ?), riche en resvératrol. Variez 🙂 On va finir par penser que le problème n’est pas la viande, mais la pauvreté nutritionnelle des aliments qui l’accompagnent…finalement ce qui est complexe peut être simple !
Bon weekend !
Très intéressante revue !
Merci 🙂
Pour ce qui concerne l’acide trans-vaccénique dans les produits laitiers, je n’ai pas eu accès au texte intégral de l’article (trop cher !) mais le résumé montre un résultat assez peu convaincant : le cholestérol LDL augmenterait, certes (2 à 6%), mais on observe le même accroissement du HDL. Or c’est le rapport LDL/HDL qui est significatif dans le risque cardiovasculaire. Un faible taux de HDL est même un des 5 critères du syndrome métabolique…
J’ai cherché sans succès la quantité d’acide trans-vaccénique dans le lait ou le beurre. Aucune de mes sources ne mentionne la présence d’acides trans dans les produits laitiers. Par contre, en faisant cette recherche, j’ai trouvé de nombreuses études signalant des effets positifs de l’acide trans-vaccénique sur le risque de maladie cardio-vasculaire, et aucun effet décelable sur le taux d’inflammation. J’ai l’impression que toutes ces études surfent sur des phénomènes marginaux. Ça me rappelle Rapin et collègues expliquant le bon effet de l’acide butyrique contenu dans le beurre pour éviter de fabriquer du « mauvais » cholestérol : cet acide est presque absent du beurre frais, il existe surtout dans le beurre rance !
En tout cas, pas de quoi me détourner des tartines beurrées et fromagées du petit-déjeuner… 😉