Bonjour ! Encore une semaine à se demander si on aura du matériel pour les actus digérées du week-end… et au final on a ce qu’il faut. Entre interrogations sur la science, lait cru, vitamine D, néolithique et bains japonais, bonne lecture.
Ici cet article de Dean Burnett s’applique à démonter l’affirmation comme quoi tout scientifique serait un puits de science. Rien de plus faux, chaque scientifique étant sur son domaine de prédilection, il se spécialise. Il est ainsi toujours malaisé de croire un scientifique sur la base de ses titres.
D’un autre côté que penser d’un type comme Brian Peskin, pas un scientifique au sens universitaire du terme ? Sa meilleure description est donnée chez Julot des Dogmes de la Nutrition.
Brian Peskin est un original, mais il est à bien des égards emblématique de l’état de la science. Il pourrait même être un modèle pour son futur. Le « professeur », s’il a une bonne formation scientifique, n’est ni docteur, ni médecin, ni chercheur au sens habituel. Néanmoins, il a des théories et des recommandations qui sont basées sur la recherche scientifique la plus incontestable. Ce drôle de passeur épluche les revues scientifiques. Il élimine les articles dans lesquelles il discerne un biais ou un défaut de rigueur. Il se trouve qu’ils sont bien plus nombreux qu’on ne pourrait le croire : dans les revues médicales les plus prestigieuses, on trouve des procédures manquant de rigueur (par exemple on sélectionne soigneusement les sujets au préalable), un manque de maîtrise des outils statistiques (en particulier en ce qui concerne les résultats « significatifs »), et des résumés qui ne traduisent pas fidèlement le contenu de l’étude. Eh ouais.
Peskin n’est pas un spécialiste au sens disciplinaire. C’est un « honnête homme » d’aujourd’hui, appliquant son travail et son sens critique aux savoirs existants. Il en fait émerger ce qu’il appelle des « résultats de la vraie vie », donnant force à l’idée que nous savons en fait plus que nous ne croyions si nous pouvons faire des synthèses au sein de l’immensité de la recherche et de la science d’aujourd’hui.
Un twitt ici qui m’amuse assez. Je ne sais pas si Dominique Dupagne sous-estime la différence entre lait industriel et lait à l’ancienne. Pour ma part, je ne goûte que très peu à la modalité vivante (soit-disant) des aliments.
Pas emballé par cette histoire d’enzymes, vouées à être détruites… disons dénaturées dans l’estomac, merci à nos sucs gastriques. On fabrique nos propres enzymes.
Il existe certaines affirmations sur le net glanées à droite et à gauche qui expriment l’idée que certaines enzymes sont intactes au sortir de l’estomac. Je suis sceptique. Peut-être que Véronique Richez-Lerouge a quelques éléments en contradiction avec la sagesse conventionnelle ?
OK pour la flore du lait, des laitages crus qui finissent par rejoindre l’intestin. Il est probable que le lait cru contienne une population bactérienne qui se nourrit du lactose rendant donc ce lait plus digeste que le lait pasteurisé, pour une certaine catégorie de personnes : Le lait cru ne contient pas de lactase…
Pour ce qui est de la différence entre laitages à l’herbe et laitages aux céréales, la différence par contre est significative, j’en discutais ici, il n’y a pas si longtemps. L’homogénéisation des graisses est aussi problématique.
Ma position a donc légèrement évolué, depuis que j’ai écrit cette série d’articles, inspirée par la vague WAPF et le livre de Ron Schmid, The untold story of milk.
Que faut-il penser du lait I
Que faut-il penser du lait II
Que faut-il penser du lait III
Que faut-il penser du lait IV
En attendant d’acheter, lire et commenter le livre de Véronique Richez-Lerouge, La vache qui pleure, on pourra, en français également lire Le lait, la vache et le citadin de Pierre-Olivier Fanica qui raconte l’histoire du lait en France. On sera tenté de penser qu’il était préférable par le passé de boire du lait fermier plutôt que du lait des villes…il est probable que dans ce cas particulier la pasteurisation n’a apporté que des bienfaits, mais parle-t-on du même aliment ? Mmh…
Beurre ou margarine ? Les margarines étaient souvent avec des acides gras trans : à éviter. Avec des acides gras interestérifiés : à éviter. Celles avec des émulsifiants…à éviter sans doute aussi…
La vitamine D pendant la grossesse : il semblerait que cela soit bénéfique.
La vitamine D et le cancer de la prostate : ne le prévient pas mais semble atténuer son agressivité.
Un article passionnant de la BBC. Il confirme que les chasseurs-cueilleurs ont des taux de caries, certes non nuls contrairement à la légende urbaine, mais toujours inférieurs aux tribus d’agriculteurs qui les ont suivis.
En fait, les dents pourries sont devenues un problème que très récemment – il y a à peu près 10 000 ans – à l’aube de la période néolithique, quand nos ancêtres ont commencé à cultiver. Une pratique dentaire assez sophistiquée est apparue peu après.
Toutefois : attention à ne pas sauter sur une quelconque conclusion trop tôt !
Un sympathique dessin. Pour ceux qui veulent creuser le sujet, je conseille les films ou manga Thermae Romae. Pour ma part je suis assez friand de bains thermoludiques, je file assez souvent aux pieds des Pyrénées pour alterner le chaud (caldarium, hammam, sauna) et le froid (frigidarium). Je ressors toujours revigoré après deux heures de bains. Surtout si je finis par le frigidarium, un bain à 15°C.
Bonne semaine à tous, préparez-vous à affronter le lundi, il est de retour dès demain !
J’ai parcouru un peu votre blog en me retrouvant en partie dans votre approche « sceptique », remise en question, et je trouve vos articles très bien écrit, assez bien pensé.
Ceci dit, même si vous n’êtes pas paléo, j’imagine que vous vous êtes fait une idée (arrêtée ou non), sur le régime végétarien – végétalien, mais on peut très bien se passer de lait de vache, et je trouve que le débat lait cru / pas cru fait oublier ce fait (où chaque camp à ses arguments circonstanciels plus ou moins valable / plus ou moins scientifiquement fondé). Car c’est un fait. Comme il est un fait, qu’à la base, si les vaches font du lait, c’est comme pour les femmes, pour allaiter leur petit. Le genre de choses qu’on a vite fait d’oublier à l’ère de « l’animal marchandise », du consumérisme. Sur ce sujet, à lire, entre autre, le « paradoxe de la viande » sur le site des cahiers-antispecistes.
Bonne continuation.