J’ai par le passé défendu le principe d’hormèse, appliqué à la consommation d’alcool, une première fois.
Mais également, une seconde fois, en tentant d’étayer l’article de 2011.
Porté par un élan indécrottablement romantique je persistais et donnais un point de vue ancestral, en tentant de prendre du recul sur une pratique qui n’est pas née d’hier.
Seulement, voilà, deux études parues en 2016 m’obligent à revoir ma position.
La première questionne les risques d’accidents cardiovasculaires immédiats (dans les jours et heures qui suivent) en cas de consommation d’alcool, y compris modérée. Et cette dernière n’est pas positive, bien que passé les premières 24 heures, un effet protecteur soit détecté.
Il s’agit bien d’épidémiologie, certes, mais ce résultat est confirmé par cette méta-analyse parue dans les mêmes eaux, s’intéressant à la mortalité en général. Les petits consommateurs réguliers d’alcools n’observent pas de bénéfice relatif à leur consommation, par rapport aux buveurs occasionnels ou aux abstinents. Autrement dit, au mieux, l’alcool à petite dose semble neutre, ce qui est tout de même une bonne nouvelle ! Le phénomène d’hormèse, la fameuse courbe en J (ou U), par contre ne se vérifie plus vraiment. La relation dose-effet est très probablement linéaire, une fois passé le seuil « modéré ».
Misère.
Pour lire les études citées et vous faire votre avis, me donner un détail intéressant qui m’aurait échappé, pensez à passer par sci-hub.io :

Petite déception, mais du coup, je ne soutiendrai plus cette idée.
Si vous voulez boire, faites-le, n’en attendez pas de bénéfices de santé, sinon en termes de sociabilité, et préférez boire (modérément) à table, c’est à dire avec des aliments. On sait que boire l’estomac vide est pire. Un aspect qui n’est certes pas abordé par les études que je cite, et qui laisse peut-être (je dis bien peut-être) une marge, une fenêtre de tir pour un éventuel effet hormétique, comme le suggère la première étude. De quoi suspendre son jugement, ou peut-être pas. Pour ma part je serai dorénavant bien plus mesuré.
Voici, en attendant, une infographie en anglais – hélas – que je trouve très bien faite sur les effets globaux de l’alcool sur le corps.

Ça tombe bien : nous avons essayé pendant 2 semaines de consommer un verre de vin rouge (bio) à chaque repas de midi, histoire de « faire méditerranéen », mais au fil des jours nous avons réduit la dose puis abandonné… L’alcool n’est pas notre tasse de thé, même à faible dose, sauf de manière occasionnelle – par exemple un bon petit cognac le soir. 😉
Je comprends votre changement de position. Mais je comprends mal pourquoi on met aujourd’hui tous les alcools dans le même panier ? Je crois que sur le plan de la prévention du cancer on parle d’alcool en général mais sur les maladies cardiovasculaires, on garde un distinction entre vin et alcool. N’y a t’il pas qd même qqchose à creuser sur l’effet des polyphénols contre la formation des amines hétérocycliques par exemple ?
Oui mais je n’abordais pas le cas particulier du vin (en particulier rouge, resvératrol entre autres) mais plutôt me limiter à l’éthanol. Pour le vin, faut voir un des articles que j’ai cités, je pense que le vin rouge en particulier tannique apporte quelques effets bénéfiques. Mais ce n’est pas spécifiquement l’alcool.
La question du verre (modéré) prise au moment du repas (à la latine) ou au pub (à l’anglosaxonne) est importante aussi. Dommage que la méta-analyse en question ne fasse pas la distinction.