maj du 11/07/2021
J’ai longuement réfléchi avant de publier cette page. Je n’aime pas faire dans le sensationnel. Pourtant je trouve qu’à ce jour, la sphère zététique/critique se recoupe un peu trop avec la sphère végane. Cette page est donc issue d’une observation du quotidien des réseaux sociaux et des médias internet depuis quelques années. La démarche en détail est située tout en bas de la page (veuillez scroller).
Après m’être demandé comment on a pu passer d’un véganisme karmique à un véganisme scientifique au cours des années 2010, la raison est assez bien décryptée sur cet article, évidemment tout part des USA.
Le lien ne fonctionne pas, il s’agit de celui-là ; Les nouveaux athées doivent devenir végans : Sam Harris, Richard Dawkins et la charge supplémentaire qui pèse sur les leaders moraux
Compte tenu des progrès des neurosciences, de la biologie et de l’évolution, nous savons depuis des années que les animaux ont la capacité de souffrir. Si l’on ajoute à cela notre capacité technologique à répondre à nos besoins alimentaires sans recourir aux animaux, nos connaissances florissantes en matière de nutrition et de santé humaine (y compris l’impact des produits animaux sur le développement de nombreuses maladies chroniques) et l’impact considérable des industries de la viande et des produits laitiers sur le réchauffement de la planète (sans doute notre plus grand défi), il devrait être assez évident de savoir où notre boussole morale est actuellement dirigée.
Comme je disais dans « La Pollution des bonnes idées » :
« …malheureusement, les arguments en faveur d’un mode de vie végétalien/végan sont déformés par des guérisseurs quantiques avec des cristaux, recommandés par des naturopathes et des homéopathes, et approuvés par ceux qui prétendent que le brocoli a une qualité vibratoire en phase avec notre corps… En conséquence, la philosophie végétalienne tend à être considérée comme manquant de raison et de logique, et fortement associée à des sentiments anti-médecine moderne. »
(Faut lire l’intégralité de l’article, vraiment)
Bien que l’auteur se fourvoie sur l’ordre des choses (document à l’appui, le véganisme est « hippie » depuis très longtemps, et la transformation somme toute assez récente), les rationalistes athées ont donc été en contact (US) avec les végans, se sont convertis peu à peu aux idées véganes (ou antispécistes), puis c’est les rationalistes du monde entier qui ont succombé, sans doute avec l’aide des pointures en communication tels Tobias Leenaert. Au point que cela devienne criant en Francophonie, que les sceptiques penchent ultra-majoritairement vers les solutions flexitariennes ou véganes.
La Sphère Sceptique
Vled Tapas de la Tronche en Biais
Florence Dellerie du blog Questions Animalistes, autrice de fiches sur le scepticisme scientifique et ayant amené bon nombre de végans vers la zététique, et de nombreux sceptiques vers le véganisme (évidemment, impossible à chiffrer). La Tronche en Biais a organisé un live avec cette dernière « Pourquoi les végans énervent-ils tout le monde ? » Pourquoi les Végans énervent-ils tout le monde ? (TenL #86)
Thibaud Fiolet de Quoi dans Mon assiette
Richard Monvoisin
Le Tofu te parle, devenue Cysséepho
La page Facebook Nutrition et Zététique qui a une approche plutôt flexitarienne
Les auteurs (non identifiés) du blog Questions d’éthique, anciennement Les Brouteurs Sceptiques)
Le Pharmachien, dois-je rappeler qui il est ? A priori végétarien, sa femme, végane.
Le blogueur de Chroniques Zététiques
Le blogueur Critical Vegan
Les blogueurs du Guide Sceptique du Véganisme (peut-être cités par ailleurs)
Le blogueur de Réplique Ethique, spécialisé en infographies et surtout cette page-là
La carotte Masquée, son blog
Le blogueur PagureMecha
Maxime Marty de Epistémax
Le Végan Informé, mais qui signe Love, Namasté (curieux)
Le site Projet Méduses « Nous favorisons donc l’esprit critique, l’analyse stratégique préalable aux actions, et l’analyse des données internes au mouvement. »
Le blogueur de How I Met Your Tofu
Mathieu Repiquet, @episthemetikos sur Twitter, qui œuvre à exclure le véganisme du champs des mouvements sectaires en jetant des tomates pourries à l’ADFI Paris

Quelques chaînes YouTube et podcasts
Les Carencés : chaîne où officie GurrenMeta (sur twitter) anciennement GurrenVegan et trois autres personnes.
L’effet Chimpanzé 🐵 Petit Guide du Végane Sceptique (Comment vérifier ses sources sur internet)
DataGueule, fact-checkers coupable de la vidéo Quand la boucherie, le monde pleure
Et tout le monde s’en fout, plus fact-checker et vulgarisateur scientifique qu’identifié zététicien à ma connaissance : Et tout le monde s’en fout #14 – La viande –
Sohan Tricoire, youtubeuse, identifiée végétalienne et pro-zététique : Qui je suis, d’où je viens et où je vous emmène…, elle se démène bien pour dénamastéïser le véganisme.
Jérémy Royaux qui n’exprime pas son opinion, mais invite malgré tout Florence Dellerie sur Scepticisme Scientifique. Avec un poil de complaisance, à mon humble avis.
Le Chat Sceptique
Monsieur Phi, philosophe et très pro altruisme efficace
Science4All
Vlanx
Max Bird
Gigantoraptor notamment dans sa vidéo Le véganisme pointé du doigt – IRL
Chaînons Manquants
Mr Mondialisation qui relaye le petit guide du végane sceptique de l’Effet Chimpanzé.
Demos Kratos, notamment pour cette vidéo
Des anonymes divers, du côté « végé » de la force
Vega_Analytic @Veganalytic
@orig_amys
Vilaine scientiste @Reflexion_faite
Jelipe del Intestino @ElVeider_FDV
Cassiopée Bas Bleu @Cassi0p33
Enrico @EnricoFuransugo
Willounet @willounet
@NymMartin qui propose une critique argumentée de mon article Mon Entrecôte est Scientifique
@YrielPenguin
Lézard Ménager @HibouProfane
Rune ⓥ @ArobaseTruc
Tofu Critique @TofuCritique, également youtubeuse
Christine Diététicienne @dietpourtous
@Fafouin_Maddog (l’😐sti d’ⓥegan)
(et ensuite trop nombreux et trop anonymes aussi, et je n’ai pas investigué les autres réseaux sociaux, Instagram en tête)
Plus éloignés de la sphère sceptique, mais œuvrant pour la science
Aurélien Barrau, astrophysicien, partisan d’une dictature pour sauver la planète : l’élevage fait partie du problème.
Cédric Villani qui semble bien infusé par les idées animalistes
Mathieu M.J.E Rebeaud (non identifié Sceptique) sur Twitter @Damkyan_Omega
Romain Espinosa, Nicolas Treich (économistes)
Jérôme Bernard-Pellet (médecin)
Adrien Sénécat, Gary Dagorn de Les Décodeurs du journal Le Monde (Voiture, industrie, viande… Quelles sont les causes du réchauffement climatique en France ? – Pourquoi la viande est-elle si nocive pour la planète ?)
Cyrielle Denhartig du Réseau Action Climat
Valéry Schollaert, ornithologue
Frédéric Mesguich, du blog les Questions qui Décomposent, militant vegan
Florimond Peureux de l’ONAV (et sans doute derrière jemangevegetal.fr)
Florian Gouthière, @curiolog journaliste scientifique, chez @CheckNewsfr (par exemple ou encore ceci)
Hervé Berbille, fervent défenseur du soja
Bruno Parmentier, auteur, conférencier et consultant, spécialisé dans les questions agricoles et alimentaires. Pour lui on a atteint le quota de ruminants.
Fiorenza Gracci, journaliste chez Epsiloon, article dans le premier numéro « A-t-on vraiment besoin de la viande pour bien grandir«
Publié dimanche 5 septembre 2021
édité le 14/09/2021, ajout de comptes Twitter divers.
édit du 15/09/2021 : ajout de Mr Mondialisation
édit du 14/10/2021 : Veg_Analytic
édit du 16/10/2021 : Demos Kratos, youtuber, Bruno Parmentier
édit du 20/10/2021 : Fiorenza Gracci
édit du 01/11/2021 : Mathieu Repiquet
édit du 16/11/2021 :@Fafouin_Maddog
La philosophie de cette page, qui n’est pas là pour enquiquiner personnellement les gens, mais qui soulève une problématique
Les personnes citées ici, sont soit ouvertement végans, soit ont publié contre la viande – avec peut-être une opinion en privée plus nuancée, mais qui peut vérifier ? -, soit se positionnent pour un flexitarisme pas très tendre envers les aliments d’origine animale, en termes d’écologie ou de nutrition. Ils sont tous plus ou moins influenceurs, avec une audience plus ou moins forte. Ils occupent bien le paysage des réseaux sociaux, et quand je dis que le rationalisme scientifique se conjugue avec le véganisme/flexitarisme, c’est surtout parce que ces personnes existent et écrivent, publient, filment…militent. Acermendax de la Tronche En Biais sur son blog La Menace Théoriste semble mitigé et plus versatile aussi, donc il n’est pas cité, ni même sa chaîne YouTube, notamment pour cette vidéo-ci plus mesurée sur les questions de la nutrition. Une journaliste plutôt connue et reconnue a affirmée être végétarienne et donné un coup de pouce à Florence Dellerie. Ne l’ayant pas vu se positionner clairement et présenter des arguments, elle n’est pas citée.
Également des personnes se réclamant ouvertement de l’esprit critique, du rationalisme, de la zététique, du scepticisme en défendant l’omnivorisme, je n’en ai pas vu. Jusqu’à ce que je tombe sur le blog de Wackes Seppi*, qui me semble faire figure d’exception, qui sans étant fervent défenseur – on peut le qualifier de « timoré »… cela fait de lui pour le coup un vrai sceptique -, ni militant penche quand même de l’autre côté, quand on cite Aleph2020…Il y en a peut-être d’autres, je n’en ai pas trouvé, et la difficulté à les débusquer est en soi révélateur. N’hésitez-donc pas à me contacter pour corriger ma recherche incomplète. Évidemment, des gens qui « causent science » et pro-viande, cela existe, mais sans agiter une quelconque étiquette sceptique. Et peut-être qu’il n’y en a pas tant que ça non plus…
On trouvera bien des scientifiques, et des personnes reconnues pour leur savoir, mais n’affichant pas nécessairement les étiquettes précédentes. Il doit exister des zététiciens omnivores, mais ils doivent sans doute taire leur opinion, en se concentrant sur les sujets qu’ils maitrisent mieux. Aussi c’est aussi que l’omnivorie étant la base/norme physiologique par nécessité, la revendication n’est pas un passage obligé. Cela laisse le champ libre au militantisme, qui n’a plus qu’à s’en donner à cœur joie. A propos du militantisme politique, il ne fait plus de doute que la zététique est devenue au cours des années 2010 un instrument politique comme un autre, si j’en crois l’article récent de Libération : esprit critique es-tu là ? L’interrogation qui me vient est :
Comment différencier un végan qui s’intéresse à la zététique, d’un zététicien qui devient vegan ? Ou en élargissant, un militant politique qui désire instrumentaliser la zététique d’un zététicien qui pense qu’il faut arrêter la science pour la science et qu’il faille être engagé en politique ?
J’ai toutefois élargi aux personnes qui exercent une influence sur les réseaux sociaux et qui propagent le même message, sur YouTube, ou les réseaux sociaux, pour arriver à prendre la mesure du phénomène. On quitte le rivage du scepticisme pur et dur pour intégrer la notion de militantisme scientifique et politique, qui vise à augmenter l’audience du véganisme en tentant de convaincre par la raison. Dans ce cadre-là, quelques philosophes abordant l’éthique y trouvent leur place naturellement, faisant partie du même réseau de facto. C’est un parti pris de ma part, discutable, mais l’Altruisme Efficace qui réunit tous ces gens est discutable aussi. Je me limite aux francophones également.
J’ai observé une certaine consanguinité des milieux zététiques avec les milieux végans, sans que je ne sache si c’est une stratégie décidée (bien que Christophe Michel d’Hygiène Mentale cite les liens étroits entre « altruisme efficace » et un bon nombre de zététiciens à la fin d’une vidéo.), ou d’un phénomène de mode, lié à la nature des réseaux social et d’une forme de mimétisme. Je parle bien parfois, souvent de Zeitgeist, mais c’est un chouia pompeux, j’avoue. J’ai quelque scrupules à ne pas tomber dans la paranoïa, rassurez-vous.
Mais il ne faut pour autant pas faire preuve de candeur. Douchka Markovic a bien rappelé aux militants qu’ils doivent s’infiltrer partout où ils le peuvent, dans les postes qui comptent.
Ce n’est pas une liste de gens à vilipender et je ne mène pas une guerre personnelle contre eux. C’est juste que peu de gens semblent croire que le rationalisme se conjugue avec le véganisme, donc faute de quantifier le phénomène, il faut bien faire un relevé des personnes s’étant exprimées sur le sujet à coup d’articles, de fils Twitter ou de vidéos, pour en avoir un premier aperçu. Bon nombres de végans sont cités, mais pas que, on pourra y voir aussi un certain flexitarisme assumé, qui participe au phénomène de la diabolisation de la viande. Tout cela fait parti du paysage de l’internet francophone, ou même de la « vraie vie », et à degrés divers on peut les croiser sur les réseaux sociaux. Peut-être cet exercice peut sembler vain, pour ma part il s’agit d’un fait social, peut-être à relativiser aussi.
Est-ce que je ne vais pas un peu trop vite en besogne en publiant certains noms ? Il est aussi possible de changer d’avis, quelques années plus tard. Peut-être, mais cela ne change rien au tableau général…
Est-ce à dire que c’est parce qu’ils sont plus nombreux qu’ils ont raison ? Depuis quand le consensus scientifique se basent-ils sur la vox populi ? La popularité d’une opinion est d’une tout autre nature.
* A Seppi, et quelques mois après la V1 de la présente page, on peut ajouter GeeknFit (quoique timoré sur la viande rouge), ou Encore Sam Vimaire, ce qui reste considérablement faible vis à vis des végans zét.