S’il y a des inégalités flagrantes, c’est bien au niveau des oreilles.
Si si, nous sommes nés libres et égaux en droits. Mais on a oublié de mentionner un droit à l’égalité des oreilles dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen…
Evidemment, je ne parle pas de l’ouïe, bien que je sois légèrement malentendant depuis ma naissance, mais cela ne m’empêche pas d’avoir une conversation normale. Je ne parle pas non plus des différentes formes que peut prendre cet organe (amateurs de Star Trek, repassez plus tard).
Non, non je parle bien de la capacité à apprécier la musique.
Je fais partie de ceux qui sont un peu des infirmes musicaux. Mes oreilles se dirigent naturellement vers la pop. J’en écoute avec plaisir. Mais certains esprits chagrins me font comprendre l’urgence d’écouter de la musique plus ambitieuse.
Je ne rechigne pas d’en écouter parfois : de temps en temps les œuvres de Mozart, de Chopin pour la musique « classique », Miles Davis ou John Coltrane dans le jazz font irruption dans mes écoutes quotidiennes de musique.
Seulement voilà : ce n’est que de temps en temps, quand j’en ressens le besoin. Je passe parfois, un peu, à côté de la grandeur, et de l’ambition (réelle…ou supposée ?) de la musique. Je n’arrive pas à partager intégralement les commentaires grandiloquents sur telle ou telle œuvre. Bien sûr de temps en temps il m’arrive d’avoir l’illumination sacrée, sur Mozart, peut-être le plus grand génie musical de tout les temps.
Mais soit je passe à côté, soit je sature, et réclame de la musique…plus simple. Prédigérée, formatée…commerciale ? Oh…peut-être, c’est le cadet de mes soucis. On écoute de la musique, avant tout pour se faire plaisir, pas pour théoriser. Je remarque que souvent, les œuvres que je tend à aimer en musique comme en jazz, sont les plus simples, où celles dont la mélodie est un brin plus évidente, mise en avant, avec parfois des motifs qui se répètent. Immédiatement, je pense à la Polonaise Héroïque de Frédéric Chopin.
Ah mais que je suis bête, Frédéric Chopin est déjà dénigré représenté comme un auteur facile (à l’instar de Mozart, à un degré moindre). Zut. Finalement, Frédéric Chopin, c’était déjà de la pop. Quelque part, ça me va, je reste assez imperméable à l’œuvre mathématique de Johann Sebastian Bach (bon il y a quand même quelques tubes, le mot maudit est lâché !), je ne parle même pas de la musique moderne, façon Pierre Boulez, où là, tout m’échappe. La virtuosité, la perfection d’une œuvre peuvent me laisser de marbre. Je passe à côté de quelque chose, j’en suis conscient. Je le sais, mais…tant pis. Je fonctionne peut-être plus à l’émotion ou à l’instinct.
Voilà, j’aime la musique évidente, celle qui se fredonne en deux temps, trois mouvements, celle qui ne vous quitte plus une fois le refrain mis dans le crâne. J’avoue donc, que je suis dans l’incapacité d’apprécier la Grande Musique. Peut-être est-ce génétique, le fruit de mon éducation, peu importe : c’est comme ça.
J’ai été biberonné aux Beatles, dont les disques tournaient en boucle, grâce à mon aîné. Ce sont mes origines. Cela conditionne fortement…ce que je suis devenu aujourd’hui. Je suis de ceux qui pensent que la pop music n’a pas six cent mille définitions, et que tout ce qui se vend sous cette étiquette n’en est pas forcément. Il y a un format à respecter (au delà de 4,30′ c’est trop long), des codes à respecter (couplet/refrain*2, solo de guitare, puis refrain final), des harmonies vocales à privilégier, des mélodies faciles à fredonner…
Ce que j’écoute comme pop à l’heure ? Toujours les Beatles, cela va de soit, surtout depuis la remastérisation de leurs œuvres. Un best of de Blondie est toujours bon à prendre. David Bowie a aussi une discographie remarquable, très riche et variée. Eurythmics fait partie de mes groupes préférés : Revenge est un album parfait à mon sens (selon mes goûts), le meilleur des années 80, une des plus belles voix :

Mais la pop n’est pas qu’une musique du passé : P!NK trace sa route depuis une grosse dizaine d’années maintenant, et commence à avoir un répertoire de choix. Lady Gaga capitalise bien sur son look, mais semble vouloir aller plus loin que Madonna ; je ne connais que quelques chansons, les plus célèbres, gageons que j’y jetterais une oreille plus attentive, dans les mois à venir, histoire de ne pas passer à côté du phénomène.
La plus grande artiste pop n’est toutefois pas occidentale : Ayumi Hamasaki truste les charts japonais et mériterait d’être plus connue. Impossible de vous citer un album qui s’en dégage (les 4 que je possède sont tous excellents). Ecoutez seulement Evolution : achetez-là, piratez-là, peu importe. C’est catchy, frais, moderne, mélodique en diable, surprenant…on n’a pas ça en occident.
Mon point noir : Muse. Je n’accroche pas, hormis quelques rares chansons du tout premier album. Peut-être justement parce qu’ils veulent être ambitieux, et justement font des mélodies complexes…? On reste dans la pop, mais on s’en éloigne un peu trop aussi…à mon goût.
La pop électro/ambiant, trouve grâce à mes yeux. Je ne suis pas un fin connaisseur, mais les albums de Delerium (surtout Poem) ou encore Conjure One. Plus médiéval, le duo Blackmore’s Night, leur musique hésite entre purs joyaux médiévaux, rock pêchu, pop assez moderne et ritournelles entêtantes. Assez mésestimé, je trouve (écoutez au hasard…Way To Mandalay).
J’ai aussi une tendresse pour les mouvements pop indie (=indépendante) : je regrette que le premier album des Pipettes n’ait pas donné lieu à une vraie suite (le second est…inexistant), Au Revoir Simone se fait une place de plus en plus remarquée : The Bird of Music reste un album de choix, entre synthés 80’s, mélodies hypnotisantes. The Gathering a sorti un poignée d’albums à tendance pop/trip hop qui mériteraient d’être écoutés, surtout Souvenirs et Home. Puggy est aussi un espoir : leur second album s’est bien vendu, grâce à un soutien de la maison de disques, mais aussi le bouche à oreille : les mélodies se réfèrent à la pop initiale, celles des 60’s, mais avec une énergie moderne, et ce malgré l’usage d’instruments acoustiques.
Ma chouchou en pop indie reste Florence and the Machine : un seul album, Lungs, mais qui m’a séduit de bout en bout. Il m’a fallu une écoute à la FNAC (initialement attiré par la pochette), de Dog Days Are Over pour être conquis : le reste pouvait se révéler mauvais, au moins une chanson était excellente. Ce n’était pas le cas, j’ai écouté l’album en boucle…je ne sais combien de fois. A elle de confirmer (et faire mieux !) pour un second album…parce qu’en live, il paraît qu’elle dépote.
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