~ Petit guide de l’autodéfense omnivore ~
Le préambule :
Cet article redonne des outils, des sites web, des médias, des livres à toute personne qui doute un peu ou beaucoup des messages végans et flexitariens.
Cet article présente ainsi des éléments de réflexion utiles pour l’émergence d’un consensus scientifique en évitant que ce dernier ne soit biaisé par le point de vue végan/flexitarien.
Cet article se veut un contrepoint à l’hystérie anti-viande (ou alors sévèrement flexitarienne) qui prévaut, et n’a pas pour but de convaincre, sinon de présenter le point de vue rationaliste et scientifique en cela qu’il est compatible avec une vision omnivore, saine et écologique. Chose qui percole bien sur les réseaux sociaux en langue anglaise, et à un degré moindre en langue française. Ce point de vue n’a pas l’impact médiatique qu’il mérite.
Cet article cause surtout de nutrition, d’agronomie, et…très peu d’éthique. Pour la bonne raison qu’une éthique qui n’est pas soutenue par une nutrition et une agronomie durable (la pérennité biologique) est une éthique hors sol, à tendance sacrificielle ; et que l’on quitte la science pour la philosophie ou la croyance et je suis sincèrement moins à l’aise :). Aussi j’estime que joindre la philosophie au rationalisme me semble déjà un parti pris assez culotté. D’autres auteurs ont écrit sur la question de surcroit, comme Paul Sugy, dernièrement.
Pour cette raison je parle de végans et non d’antispécistes.
Il n’a pas vocation à être exhaustif, ni parfait, il sera sans sans doute mis à jour au fur et à mesure.
Ajout du 11/09/2021 : Un fil Twitter en tant qu’addendum pour mettre au clair certaines choses avant :
Bonne lecture.
Le point de départ :
Il y a quelques semaines, le GIEC n’allait pas par quatre chemins sur son dernier rapport. La situation est gravissime, et il faut agir : le réchauffement climatique arrive et plus fort que prévu. Un des leviers dont nous disposons serait de restreindre très fortement l’élevage sans toutefois l’abolir. 14 grammes par jour grand maximum dit Eat-Lancet. Moins que l’âme humaine quand elle quitte le corps ! Des apprentis sorciers du net arrivent même à faire joujou avec Ourworldindata, comme sur ce fil Twitter qui a pour but de ridiculiser, que dis-je d’atomiser le pauvre Etienne Agri, avec un ton qui fleure plus l’enfantillage que l’approche scientifique, et méticuleusement contextualisée.
GIEC : Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat
Eat-Lancet commission Co-présidée par les professeurs Walter Willett et Johan Rockström, elle a réuni 19 commissaires et 18 co-auteurs provenant
de 16 pays différent et dotés d’expertise dans divers domaines dont la santé
humaine, l’agriculture, les sciences politiques et environnementales.
Our World In Data est une publication en ligne qui présente des recherches empiriques et des données qui montrent comment les conditions de vie partout dans le monde changent en fonction du temps.
Ce fil capture bien l’air du temps (zeitgeist) qui accuse les aliments d’origine animale, et encore plus la viande, notamment celle bœuf. Frédéric Leroy parle à ce sujet de bœuf émissaire1. Cette attaque, très régulière depuis quelques années, s’articule principalement autour de la question écologique et dans une moindre mesure de la santé. Cela sera les deux angles sous lesquels le texte ci-présent s’articulera à part quasi égales.
Et là…me voilà propulsé malgré moi dans la sphère pseudoscientifique, à défendre traditions, corridas, BBQ, avec des arguments éculés et qui ne font pas le poids face au rouleau compresseur rationaliste ! Car le monde rationaliste francophone, ou disons-le, celui de la zététique2 penche plutôt du côté flexitarien, sinon végan de la force. Selon certaines personnes de la mouvance zététique, le consensus scientifique semblerait indiquer qu’il faille limiter les aliments d’origine animale car leur consommation/production provoquerait l’émission de davantage de gaz à effet de serre. Sans parler des maladies du cœur, et des cancer…
Et pourtant…?
Et si éplucher la science, revenir à la méthode scientifique pouvait donner un autre son de cloche, ou en tout cas démontrer l’absence de réel consensus scientifique ?
Pour ce faire, l’article va se concentrer d’abord sur l’état des lieux, car les opinions sont diverses et variées, et pas toujours aussi scientifiques que l’on voudrait. Le second point fait l’objet des divers mouvements revendiquant de manière scientifique l’élevage, et pourquoi ce dernier ne constitue pas une menace écologique mais une solution. Le troisième point plus centré sur la nutrition, abordera les erreurs de raisonnements typiques que l’on peut entendre parfois. Ne me revendiquant pas zététicien, sceptique ou rationaliste, j’ai tenté malgré tout de faire un travail dans ce sens. Je suis allé vérifier en quelque sorte si quelque part dans un univers parallèle, cette communauté ne penchait pas vers un omnivorisme éclairé 🙂
I : l’état des lieux : qui pense quoi ?
A) La viande attaquée, le constat médiatique
Depuis 2014, je dirais qu’il se passe quelque chose, je pressentais cela dans Tristes Protides. Cela me sera confirmé deux ans plus tard par la vidéo YouTube très racoleuse de DataGueule La boucherie la viande pleure. Les temps changent, et la viande, dans les mentalités, n’est plus cet aliment désiré et nutritif, c’est devenu quelque chose à limiter ou à bannir. La médiatisation de néo-végans comme Aymeric Caron, Nagui, Guillaume Meurice ou Hugo Clément montraient la voie à suivre. Sur cette vague j’ai écrit aussi La viande éthique…sur France Inter, ou bien Divagations Carnistes, sans avoir tous les éléments qui se mettaient en place à un niveau bien plus haut. Des documentaires ont vu le jour, comme Cowspiracy, The Game Changers, What The Health…ou Seaspiracy. Le véganisme devenait tendance et médiatisé, sinon banalisé.
Mais surtout il s’est enlevé de tous les oripeaux qui lui collaient à la peau depuis des décennies : ce n’est désormais plus l’affaire de post-hippies en recherche de détox, de jeûnes et de nourriture crue, sous haute influence de spiritualités venues d’Asie, ou de naturopathie douteuse. Cela c’est la vieille garde du végétarisme/lisme, plutôt préoccupée par le développement personnel et la santé. J’ai longtemps eu cette image-là des végans, et il faut le dire, beaucoup de gens pensent à cette population-là de prime. Je les appelle les Namastévégans.
C’est une erreur. Le véganisme a muté. La génération qui a éclos courant des années 2010 est plus instruite, plus préoccupée par l’écologie et le réchauffement climatique. Et surtout, qui donne le la ? Je vous le donne en mille, les richissimes entrepreneurs de la Silicon Valley, qui pour tromper leur ennui, se sont réunis autour de l’Open Philanthropy Projet, sorte d’organisation guidées par les principes de l’Altruisme Efficace (un truc de Peter Singer, le papa du véganisme actuel). Quand l’argent afflue sur toutes sortes d’associations – au hasard, L214 ? -, il est plus facile de faire progresser des idées. L’on pourrait contre-argumenter en pensant que je suis complotiste, ou que la fin justifie les moyens, du moment que l’argent sert à des actions jugées bonnes, cela n’est moralement pas répréhensible, la discussion revenant sur les questions éthiques.
Le pendant de tout ça, c’est monter de toutes pièces des entreprises qui investiguent les marchés naissant des viandes végétales, ou de la viande cellulaire, façon Ravage de Barjavel, soutenues par une presse plus qu’enthousiaste (Le Guardian outre-manche ?). Beyond Meat, Les Nouveaux Fermiers, autant de nouveaux noms qui font désormais partie du paysage. Ces startups sont des dizaines. Mon pressentiment de 2014 s’est vu confirmé, plus d’une fois. On est passé d’un monde où Tricatel, dans le film de Louis de Funès L’aile ou la cuisse, n’est plus un repoussoir unanime, mais au contraire quelque chose de désirable ! Pour en savoir plus, il convient de lire le livre Steak Barbare de Gilles Luneau, ou l’enquête qu’il a publié dans le magazine WeDemain. Dénigrer l’élevage sous sa forme actuelle pour mieux vendre ses substituts, le subterfuge est trop gros hein, je deviens conspirationniste, je gère le café du comptoir ? Je vous prie dans ce cas de vite vous intéresser aux travaux de Frédéric Leroy1 qui démontre tout ceci.
La sphère scientifique est aussi touchée. Voir un Aurélien Barrau très médiatisé (par ailleurs une pointure dans son domaine de prédilection) pointer du doigt l’élevage est un symbole très fort. Désormais, la science s’est prononcée : la viande c’est la source de bien des maux, aussi bien écologiques que sanitaires, car oui même la Covid-19 serait du à une zoonose. Les milieux zététiques, rationalistes, sceptiques, ont évolué en ce sens, l’AFIS étant, par exemple mesurée en 2008. Mais depuis des sceptiques végans ont fait florès et occupent, écrasent le paysage, sans trop exagérer.
L’on pourra citer des personnalités comme Vled Tapas, Florence Dellerie, Richard Monvoisin, Thibaud Fiolet. D’autres personnalités qui gravitent autour de la sphère sceptique, trop nombreuses pour les citer semblent embrayer dans ce bœuf émissaire comme si c’était une évidence et que le consensus scientifique était clair comme de l’eau de roche : l’élevage et les aliments d’origine animale sont à réduire strictement sinon à éliminer. Aussi, ces dernières années, j’ai eu un arrière-goût pas très agréable en bouche, que la zététique actuelle et le véganisme étaient devenus la même chose. Ou que le véganisme était devenu une branche de la zététique, comme si ça allait de soi. J’ai compilé tout ça sur une page à part que je vous invite à aller visiter, pour montrer que je n’exagère pas. Le mouvement est tellement étendu et actif, qu’il existe une micro branche sur Facebook, nommée Vegan Task Force, chargée de jeter l’opprobre sur les omnivores – déshonneur par association -, par exemple en les assimilants à des débiles ou des antivaxx.
Ou comment inverser la réalité quand on connait la nature pseudoscientifique des végans du passé (c’est à dire : les NamastéVégans).
B) Des opinions très diverses et pas forcément réconciliables
Il est donc temps de faire connaissance avec les autres courants de pensée, après avoir focalisé et fait quelques mises au point, voici donc une photographie personnelle issue de ma réflexion sur la diversité des opinions sur la viande en général, et sans doute sur l’ensemble des aliments d’origine animale. Ce n’est pas un schéma scientifique, il n’est pas issu d’une étude sociologique, c’est à prendre comme tel, un instantané des opinions que j’ai pu lire à droite et à gauche. Les débats comme toujours ayant tendance à être clivants, j’ai donc détecté 4 grands pôles situés aux extrémités. En abscisse on la pensée (pro-viande et anti-viande et les nuances entre), et en ordonnée, comment on pense ce que l’on pense (clin d’œil au podcast Méta de Choc), que j’ai réduit aux divers degrés de rationalisme.
C) Les explications complémentaires parce que vous êtes perdus
Le schéma est un peu dense, oui cela me permettait de pouvoir placer les acteurs et les mouvements de pensée que l’on pouvait croiser, du plus insignifiant au plus actif politiquement parlant. Évidemment je n’allais pas vous laisser tout seul sans expliciter certains choix de ma part.
- Le Cercle des flexitariens disparus :
En hommage à un grand film, je l’ai placé pile poil au centre du schéma, étant conscient que même si le schéma présente un équilibre, la fenêtre d’Overton3 est vraiment déplacée vers la gauche, et ceci en conséquence de la rhétorique médiatique du Bœuf Émissaire. Les flexitariens représentent un peu cette frange molle de la population qui se soumet un peu aux idées véganes. Il en résulte qu’il ne faut pas trop manger de viande, c’est pas bon. Chouette poncif…mais bon c’est dur à arrêter, on en mange un peu quand même.
Pourquoi Interbev, le lobby saignant français de la viande ? Euh, parce qu’ils se sont tirés une balle dans le pied avec leur campagne de publicité, en qualité. Peu convaincant, on pourrait les croire sous entrisme végan tellement leurs campagnes sont ridicules et mal ciblées. Ou contreproductives. Et pas tellement raccord avec le point de vue rationaliste.
- Les TechnoVégans :
Vu quelques lignes au-dessus, je n’y reviens pas plus que ça. C’est la forme la plus évoluée du véganisme et celle qui parvient à convaincre le plus de monde. Celle qui a le plus sophistiqué ses arguments. Qui admet-même que l’homme est bien omnivore, et ne tombent pas sur les erreurs de raisonnement de leurs compères du bas, en évitant de colporter des mythes grossiers qui desservent la cause. Nettement mieux structurés ils sont à la base du succès actuel des idées véganes, qui ne se traduit pas tant que ça en nombre d’adeptes stricto sensu, mais de militantisme et donc d’occupation de l’espace médiatique. Celui-ci voit et verra de nombreux succès se réaliser : les substituts à la viande, les jours sans viande à la cantine, les taxes sur la viande, pour les plus médiatiques. Le papa des TechnoVégans semble Peter Singer, mais je l’aurais pas vu aussi technoïde que la branche dont il est à l’origine. Ses enfants ont bien grandi.
- Le Schisme :
Je place l’église des adventistes du 7ème jour parce que bien qu’issue d’une croyance religieuse, l’ADA – American Dietetic Association – cite souvent les études scientifiques de Loma Linda. Les TechnoVégans s’y réfèrent souvent, et la coloration religieuse des adventistes du 7ème jour infuse naturellement davantage vers les NamastéVégans :
La position de l’American Dietetic Association3bis est que les régimes végétariens planifiés de manière appropriée, y compris les régimes totalement végétariens ou végétaliens, sont sains, nutritionnellement adéquats, et peuvent apporter des bénéfices en matière de prévention et de traitement de certaines maladies. Les régimes végétariens bien planifiés conviennent aux individus à toutes les étapes du cycle de vie, y compris la grossesse, l’allaitement, la petite enfance, l’enfance et l’adolescence, ainsi qu’aux athlètes.
- Les NamastéVégans :
C’était les végans tel que j’ai pu voir par le passé. Largement moins rigoureux que les précédents, les thèmes abordés y sont sensiblement différents, en dehors de l’éthique. La santé y occupe une place plus importante, parce que ce mouvement est plutôt axé sur le développement personnel. La viande y est vue comme putréfiant dans les intestins, décalcifiante et pleine de toxines, il faut donc l’éviter. Ainsi la détox, le crudivorisme, l’hygiénisme à la Shelton avec les fruits ou non, une forme d’ascétisme, occupent des places de choix dans leur thématique. Les jaïns de l’Inde – hélas végétaRiens – dont on aperçoit le symbole est souvent utilisé comme peuple qui réussit. Parfois ce sont les bishnoïs, un autre peuple hindou, qui sont instrumentalisés. Je trouve ces végans très poreux à la « pensée » anthroposophe, ou à l’histoire tabou des totalitarismes du 20ème siècle4. Un Thierry Casasnovas, bien que se défendant d’être végan, trouve naturellement plutôt sa place dans cette partie-là du schéma. Le média L’EKO VOICE sur Facebook qui se targue de rentrer en contact avec les animaux par télépathie rentre évidemment dans cette catégorie, tout comme les médias qui demandent explicitement de l’argent sous forme de cagnotte pour subvenir aux besoins de tel ou tel sanctuaire me semblent relever du courant Namasté.
Quand je pensais aux végans par le passé, avec ou sans Peter Singer, je pensais à eux. Quand il s’essaient à la science, ils reproduisent des schémas d’humains, d’herbivores et de chiens, en partant à la cueillette de cerises, pour prouver que l’homme est herbivore. Plutôt grossier hein…les TechnoVégans ne répliquent pas cette erreur. Évidemment, il y a des nuances et des variations que je n’aborde pas plus que ça, comme l’auteur de Starch Solution (John McDougall), ni franchement Namasté, ni Technoïde, mais plutôt borné sur une conception nutritionnelle du véganisme.
- Le Pôle Cochonou :
Quand les végans partent bouter le karniste, ils ont cette image en tête. A savoir le français moyen, bête comme ses pieds, qui mange de la viande PARCE QUE, et qui poste des images de viande bien saignante en pensant choquer le végan moyen. Ces gens-là existent, certes et n’ont pas ou peu de vrais arguments scientifiques à opposer. Le plaisir occupe une place centrale, et sentent ou pressentent que les végans la leur font à l’envers. Les deux clans sont irréconciliables, malheureusement. Ils n’ont ni les mêmes idées, ni la même conception du monde. Le Pôle Cochonou sert aussi d’épouvantail commode pour les végans afin de pulvériser l’arsenal des arguments omnivores, cri de la carotte en tête (même si loin d’être si bête que ça) des arguments bas de plafond et faciles à démonter dans une perspective végane. On reviendra dessus ultérieurement. Le Pôle Cochonou est plutôt pour le statu quo conservateur, la situation actuelle leur convient.
- Les prairies vertes : nommé initialement Karnistland
Que l’on peut résumer par mouvement intellectuel d’autodéfense pro-omnivore. Placé au même niveau rationnel que les technovégans (avec ou sans zététique), repérer cet endroit-là du territoire c’est quelque part affirmer :
Vous n’avez pas le monopole du cerveau…
Le propos n’est pas pour le status quo, et envisage bien une mutation des pratiques agricoles et alimentaires. Le propos n’est vraiment pas celui d’Interbev : on pourra lire dans dans Sacred Cow5 que « moins de viande mais mieux » est une affirmation consensuelle sans grande valeur scientifique. L’enjeu, partagé sur Aleph2020, n’est donc pas de répliquer les méthodes agricoles actuelles, mais bien d’implémenter l’agriculture régénératrice en conformité avec l’agroécologie (et son pendant chez Allan Savory « Holistic Planned Grazing ») afin de toujours nourrir les sols de manière durable, et cela implique les animaux, y compris les bovins. Qui peuvent nourrir les humains à leur tour. Le tour de force est de s’affranchir de la rhétorique végan, et au lieu de voir l’élevage comme un soucis, il s’agit au contraire d’une solution. Je ne rentre pas dans les détails, Karnistland fera l’objet de la seconde grande partie du présent article.
II : En défense du modèle omnivore
A) L’autodéfense en tant qu’investigation des forces véganes en présence
Si l’animalisme triomphe si fort depuis quelques années, cela n’est pas sans raison. Il y a des forces qui poussent en ce sens. Avant tout une force idéologique, par voie de conséquence monétaire, et enfin politique. Cette histoire nous est narrée par exemple par Gilles Luneau dans Steak Barbare, ou dans un média plus synthétique, le magazine We Demain6.
Au menu : Comment les idées antispécistes d’un Peter Singer percolent sur l’idéologie transhumaniste des multimilliardaires de la Silicon Valley. De nombreuses sociétés sont ainsi créées pour remplacer à terme la viande : tantôt cela sera les protéines végétales (cf Tristes Protides), tantôt cela sera la viande de culture et autres viandes en 3D. Les poudres nourrissantes, façon Feed (comme le nom de la nourriture que l’on donne aux animaux en langue anglaise) Soylent Green (Soleil Vert le film), complètent ce tableau dystopique. Ces gens ont littéralement décidé de changer notre monde, notre culture. Ce n’est pas une figure de style. Riches d’un gigantesque patrimoine, et n’ayant plus rien à prouver, ils se sont mis en tête, mégalomanie oblige, de « faire bouger les choses ». En y mettant les moyens, par exemple, en se regroupant autour de l’Open Philanthropy Projet, organisme qui va attribuer des subventions (par exemple à L214 en France) et organiser ses propres recherches (ça c’est pour le sachoir).
C’est en connaissant mieux son adversaire que l’on peut lui répondre
En établissant une ligne de conduite, une idéologie sournoise mais conçue en béton armée ainsi que de l’argent à profusion, et des militants fidèles, qu’arrive-t-il en conséquence ? Les idées progressent, aussi bien sous la forme de militants jusqu’au-boutistes qui essaient de causer le moindre mal aux animaux que de flexitariens soucieux d’écologie. Il ne se passe pas un jour, sans que les médias ne causent de cette vilaine carne. L’on pourra se demander si nos institutions politiques ou non ne sont pas déjà vermoulues par l’entrisme végan à toutes les fonctions stratégiques7.
Toujours pas convaincu ? OK, dans ce cas-là, il faut remettre une couche en s’intéressant à Frédéric Leroy. Ce nom ne vous dira rien, probablement. Il fait également un travail énorme, en débusquant les âneries véganes, ou flexitariennes du moment, ou dénoncer les agissements de Marco Springmann, jamais à l’abri de science orientée et d’agenda politique (anglicisme qui peut se traduire par feuille de route) pour faire progresser la cause via Eat-Lancet8. Quand il ne fait pas une vidéo qui décrypte la stratégie globale et industrielle qui veut nous faire abandonner l’élevage et la viande, il participe au site Aleph2020. Aleph2020 se veut un début de réponse scientifique contre le narratif (storytelling pour les abreuvés d’anglais toute la journée) technovégan. C’est là que les choses deviennent intéressantes.
B) La défense de l’omnivorisme comme modèle sain, durable et écologique
Le végétarisme est ancien, les prémisses de l’argumentation végane en matière de santé sont à remonter à Ancel Keys (qui a focalisé sur le cholestérol et les graisses saturées comme cause centrale des maladies cardiovasculaires), les Zones Bleues, et ainsi de suite jusqu’à T. Colin Campbell. Ainsi a débuté le dénigrement de la viande et des aliments d’origine animale, de par l’angle de la santé.
La montée en puissance des technovégans dans les années 2010 va appuyer l’idée que la viande n’est pas seulement mauvaise pour votre santé mais également pour la planète, en plus de faire du mal aux animaux. Petit à petit, des gens communiquent entre eux, et entre deux soupirs d’exaspération, réunissent leur savoir, s’immergent dans la littérature scientifique et s’aperçoivent…que le consensus scientifique est, euphémisme, plus mesuré que ce que la propagande végan ne le prétend.
Un des papa de tout ça, c’est Allan Savory. Très profondément marqué par les travaux de André Voisin9, il en retient l’idée de pâturage rationnel, s’opposant au pâturage conventionnel et au sur-pâturage, s’intéresse à l’écologie et à la séquestration de carbone. Il intitule, et vous pouvez douter, son mouvement le pâturage holistique (Holistic Grazing), expression qui peut faire peur, je peux comprendre. Il en a explicité les principes sur une vidéo Ted en 2013 qui a fait date, en permettant de lutter contre la désertification, et même contre le réchauffement climatique :
La FAQ de son site officiel répond à l’essentiel des questions, ou encore ce document pdf. Son travail, malgré quelques études publiées ci et là, ne fait évidemment pas consensus, et est critiqué. Et pas qu’un qu’un peu. D’autres pensent que cette méthode n’arrivera pas à reverdir le désert, ni à lutter contre le réchauffement climatique. Si l’on quitte les débats perchés, le pragmatisme l’emporte comme ce berger qui utilise des chèvres pour lutter contre les incendies au Portugal. De même en Californie, il existe une initiative qui met en relation des propriétaires de terrain nécessitant un débroussaillage, avec des éleveurs qui déplacent leurs animaux.
Sur cette lignée de personnes redorant le blason de l’élevage sain et écologique, en apportant de nouvelles pratiques, on peut y ajouter Simon Fairlie10, Sheldon Frith11, le collectif Ethical Omnivore Movement12, Soil4Climate12′, la page Facebook de Farmers Who Are Tired of Defending Their Work To Vegans13, se situe également dans cette mouvance très proche de ce que l’on nomme agriculture régénératrice.
L’idée générale est qu’il est utopique et non prouvé que l’on puisse se passer des animaux tant pour l’alimentation, que pour la productivité du sol. Le principal message est de mieux gérer les pâturages afin d’en retirer le meilleur, malgré les attaques de George Monbiot14, ou encore une étude de Tara Garnett15 qui fait parler d’elle en n’étant pas convaincue, du tout, par ces pratiques pour la séquestration des gaz à effets de serre et de l’écologie en général. Le collectif EoM s’est fendu d’une jolie réponse à ce sujet plus spécifiquement16, ou contre l’agriculture régénératrice (qui subit aussi des critiques)17.
Les deux initiatives plus récentes, qui à mon sens ont une approche pluridisciplinaire et scientifique, proviennent à mon sens de Sacred Cow18 et Aleph202019. Si le premier est un livre mais également un documentaire (introuvable pour nous francophones…) de Diana Rodgers et Robb Wolf – deux vieux baroudeurs du régime paléo – , le second est un site internet réunissant plusieurs scientifiques autour de l’idée que les aliments d’origine animale ne sont pas à diaboliser et sont tout à fait compatibles avec la santé et l’environnement. La viande n’est plus considérée uniquement sous son prisme gustatif, comme simple plaisir égoïste.
Il existe d’autres ouvrages analogues à Sacred Cow20, avec le même type de couvertures. Sacred Cow dispose depuis peu d’une critique en français sur YouTube (sur la chaîne Le Nectar) et si les intervenants ne sont pas nécessairement des Omnivores très revendiqués, le livre fait son bout de chemin. Très pédagogique, clair et concis, il s’articule autour de l’idée que consommer de la meilleure viande sera meilleur pour la santé, la planète et pour l’éthique animale, qui sont respectivement les trois premières parties de l’ouvrage. La quatrième partie est moins intello et plus consacrée à l’action concrète. Ils ont fait très fort. En synthétisant le sujet, ils perçoivent très bien que la viande de bœuf subit un assaut incessant depuis quelques années : loin d’être ce bœuf émissaire si évident, ils démontent un à un l’ensemble des poncifs et autres clichés éculés auquel on a désormais le droit pour arriver à la conclusion qui est même choquante pour moi : c’est vers plus de bœuf et de meilleur bœuf qu’il faut aller. It’s Not the Cow, it’s the How ! comme ils le clament. Tout est pris en compte : santé, densité en nutriments, la rareté de la terre, le stockage du carbone et du méthane, les chiffres habituellement balancés par certains média. La démarche, quoique provocante reste bel et bien scientifique et en détonnera plus d’un. Il est à mon sens bien plus rationaliste qu’un Vegetarian Myth, le livre écrit par Lierre Keith, il y a une dizaine d’années.
Plus récemment Aleph2020 constitue selon moi le meilleur site web à ce jour sur le sujet, quelque peu pénalisé par sa mise en forme un peu rustre, mais qui a le mérite de devoir se concentrer sur le fond.
L’initiative interdisciplinaire et internationale ALEPH2020 réunit 39 experts scientifiques, principalement actifs dans les domaines des sciences et technologies alimentaires, de la (bio)chimie alimentaire, de la microbiologie, de la nutrition, de la santé publique, de l’anthropologie (culturelle et biologique), des études alimentaires, de la psychologie de la santé, des sciences environnementales, de la physiologie animale, des sciences vétérinaires et de l’agriculture (élevage). Ses membres et experts reviewers ne reçoivent aucune rétribution financière pour leurs contributions. Tout conflit d’intérêt potentiel est du ressort de l’individu, mais le collectif vérifie qu’il n’y a pas de financement ou de pilotage du contenu par des intérêts commerciaux externes. Les experts collaborent à titre personnel ; les contributions ne reflètent pas l’opinion de leur(s) institution(s).
Les contributeurs d’ALEPH2020 ne sont pas nécessairement familiarisés avec tous les sujets couverts par l’initiative au-delà de leur expertise principale et ne doivent pas être considérés comme tels. Il s’agit d’un site web qui évolue vers le consensus, ce qui signifie qu’il peut falloir un certain temps pour que tous les experts s’accordent sur tous les sujets. Certaines contributions peuvent être préliminaires et ne sont donc pas nécessairement approuvées par tous les experts.
C) les médias francophones ne sont pas en reste, bien que la force de frappe n’est pas équivalente à son homologue végan
Hé non le lobby n’est pas à la pointe pour défendre son métier. En témoigne ses campagnes publicitaires sur les flexitariens, et sa faible présence sur les réseaux sociaux, le vieux lobby semble passif, dominé par les enjeux et ne semble pas sûr de sa stratégie. L’industrie laitière avec son organe le CERIN semble plus spécialisée au niveau scientifique et argumentatif. Aussi, pourrait-on dire que cela reste la vieille garde des médias. L’Institut de l’élevage, l’Idéle est quant à lui plus technique et soucieux des enjeux de séquestration de carbone. On pourra suivre avec délectation le compte Twitter de Benoit Rouillé. Toutefois, ces initiatives, si elles ont le mérite d’exister et de rétablir certaines vérités, manquent parfois de force de frappe. Un peu comme si c’était le gentil élève, avec de bonnes notes, mais terrorisé par le cancre dissipé. Au niveau institutionnel, l’Inrae est plus percutant à mon sens21
Outre mon propre blog, voici quelques médias de choix qui alertent des dangers du choix végans, et qui dans le même temps font la promotion d’une viande écologique, tout aussi oxymorique que cela pourrait sembler aux gens peu au fait de ce Karnistland.
Historiquement nous avons le Mythe Végétarien sur Facebook22, la page Véganisme Intox et Dangers23, la page Végétalisme véganisme malnutrition et dégénérescence24, ou la Fédération des Omnivores Responsables25.
Le blog Anthropogoniques par Fabien Abraini (ainsi que son twitter)26, ce dernier manipulant très bien la réflexion et la méthode scientifique mais se tenant à l’écart de toute étiquette rationaliste, et de ce petit monde.
Taty Lauwers qui relaie les messages de Frédéric Leroy et du livre/documentaire Sacred Cow en y ajoutant son grain de sel, et des infographies très bien réalisées. Deux livres sont à venir, sous peu27
Bernard Bel ajoute aussi son grain de sel de temps en temps.28
Le blog de JF Dumas29 avec une vision écologique qui tranche avec l’approche contemporaine d’EELV (Europe Écologie Les Verts)
Nutriting a fait également un excellent travail sur une trilogie d’articles30 ayant traduit le débat Don’t eat anything with a face qui a eu lieu en 2013 et oppose Gene Baur et Neal Barnard à Chris Masterjohn et Joel Salatin. Peut-être que le seul article qui résume tout serait-celui-là, s’il fallait n’en garder qu’un seul (enfin trois), ce qui serait dommage !
Le débat est visionnable en intégralité sur internet, mais nous allons ici tenter d’en proposer une analyse, en vous présentant une retranscription des différents arguments par thématique, en trois parties :
La viande est-elle nocive ?
Les intérêts nutritionnels de la viande ;
Les enjeux éthiques et écologiques.
En purement sceptique et revendiqué comme tel, Seppi30′ fait un travail qui va dans le même sens, avec moult précautions sur les interprétations des études. Il fait figure d’exception dans le paysage zététique.
Petit point bouquins : En France et pays francophones hormis quelques médias internet les seuls bouquins qui paraissent sont plus portés sur la philosophie (Comme ceux de Paul Ariès, Jocelyne Porcher, ou Paul Sugy) et pas sur la science ou les moyens techniques de s’en sortir par le haut. En attendant une hypothétique traduction de Sacred Cow toutefois très porté sur le marché américain.
III : Critiques possibles des arguments contre la viande
J’aborde ici des questions de rhétorique et de méthode scientifique en évitant d’être trop barbant ou abstrait. Loin d’être évident, je ne suis pas un expert de la zététique, donc, cela est nécessairement imparfait. Prenez cela comme un grain de sel qui vient s’ajouter à la richesse des débats.
A) Le régime végétalien est-il scientifique ?
- Le consensus et les méta-études
Fabien Abraini s’est interrogé sur les avis d’experts et des recommandations générale concernant la viabilité du régime, surtout du point de vue de la reproduction et des enfants, provenant d’autres institutions que l’ADA31
Les végans se réfèrent bien souvent à l’avis de l’ADA, en omettant les autres études générales, dont certaines méta-analyses. C’est particulièrement gênant quand on se réclame du consensus scientifique, alors que précisément celui-ci n’est pas clair, du tout.
Dernièrement un journal de diététiciens canadiens a rendu son rapport sur la commission Eat-Lancet : les recommandations nutritionnelles ne sont pas atteintes avec les propositions alimentaires de Eat-Lancet. Les nutriments problématiques cités sont le calcium, le fer, le zinc, la vitamine B2, la vitamine A et la vitamine B12.32
- La preuve de la charge :
L’omnivorisme est la banalité de notre quotidien, au niveau des comportements. C’est comme ça que l’on fait depuis tant de temps, il a prouvé que jusqu’à présent il était pérenne. Ce n’est pas aux omnivores de prouver que leur modèle fonctionne (tant bien que mal, ou tout n’est pas parfait, certes), mais bien aux défenseurs d’une construction intellectuelle, le véganisme, et son pendant alimentaire le végétalisme, de démontrer que le végétalisme fonctionne.
Il s’agit en quelque sorte d’une tabula rasa. Les implications économiques, culturelles, et évidemment en termes de santé et de qualité des sols productifs sont assez vertigineuses. Ce n’est pas à « l’omnivorisme » de faire son aggiornamento, mais aux végans de prouver que tout va bien se passer, que tout est sous contrôle. Leur projet a une douce odeur d’utopie.

Le fait est que l’on a le droit de douter, de ne pas être rassuré, et de penser que cela tournera à la dystopie, que tous les paramètres n’ont pas été pris en compte, que le projet était ultra–optimiste. Cela peut sembler à un château de cartes, vu de loin. Aussi les pistes d’une améliorations des pratiques actuelles, car tout n’est pas rose, sont le sujet des partisans de l’omnivorisme éthique (on parle parfois de welfarisme), a priori, car la préoccupation des Technovégans est bel et bien la fin de l’élevage. Pour certain moins extrémistes, la viande cellulaire serait la viande du quotidien, et resterait un peu d’élevage, pas trop, pour la viande des jours de fête. Les quelques pourcents de végans, ou de flexitariens, peuvent vivre leur doctrine, de manière séparée, sans contraindre les omnivores. Même si leur doctrine implique de mettre au pas les omnivores…à ce moment-là on quitte la science pour la politique.
- Le véganisme est-il réfutable ?
Je pose la question calmement car…ben je doute. Vous pouvez lire la définition de réfutabilité.
Une affirmation, une hypothèse, est dite réfutable (falsifiable) si et seulement si elle peut être logiquement contredite par un test empirique.
Komilfo et pakomilfo, est une blague de potache sur Facebook concernant les échecs de santé en végétalisme. Derrière la blague, il y a du sens. Komilfo fait référence à la formule de l’ADA – American Dietetic Association – sur les régimes bien conduits, et est une traduction sarcastique de toutes les réactions des végans, dès lors qu’un ex végan publie son témoignage et sa difficulté à être en bonne santé avec ce régime.
Une théorie qui ne se prête pas à la réfutabilité est a-scientifique. Or précisément, la phrase « un régime végan bien conduit convient à tous les âges de la vie », phrase-clé de l’ADA concernant les régimes végétaliens est une affirmation irréfutable puisque s’il y a échec, c’est qu’il n’était pas bien conduit. Donc que le régime végan ne peut jamais être pris en défaut.
Quelle version du régime est valable ? Faut-il s’orienter vers les « amidonneux » (Starch Solution), vers les fruitariens ? Ou alors faut-il un savant mélange de tous les types de végétaux. Sans oublier les légumineuses ? Il faut tâtonner individuellement alors ? Mais quid de la scientificité du régime ? Et la place des compléments ? Et de la génétique de la composante individuelle pour éviter les carences – voir ultérieurement – ?
Si le véganisme est adapté à tout le monde, il devrait être facile à adopter, pourtant ce qui en ressort c’est qu’on ne s’improvise pas végétalien, et qu’il faille s’investir à fond pour ne pas faire les erreurs communes. D’où le « correctement planifié » ou le « bien conduit » cher à l’ADA. Mais dans ce cas-là est-il adapté à tout le monde ? N’est-il justement pas condamné à rester le régime d’une élite éclairée qui saura mener les efforts nécessaires ? Selon Marco Borges dans The Greenprint, Personne ne planifie pour échouer, les gens échouent en planifiant, en citant Confucius le succès dépend de la préparation. J’ai de suite en tête un gourou qui admoneste ses fidèles s’ils ne réussissent guère. S’agit-il toujours de science ou de croyance ?
B) Les sophismes communs
La pêche aux rhétoriques fallacieuses est le sport favori des zététiciens. Ce qui s’applique aux omnivores et a été largement détaillé en long, large et travers chez les blogueurs et youtubeurs à tonalité végane, aussi je n’en ferais pas mention. Mais la sophistique est également bien répandue, aussi bien dans le courant Namasté que Techno. Je ne suis pas un habitué de cette démarche, mais je m’y essaie. En quelques années d’observations j’ai eu le temps de relever des erreurs de raisonnement. Cela concerne des arguments du tout venant des végans, comme des erreurs un peu plus sophistiquées, qui demandent plus de réflexion.
- Parabole de la paille et de la poutre
Charité bien ordonnée commence par soi-même…
Il est tentant de construire un raisonnement, par exemple anti-viande, et d’oublier d’appliquer les préceptes dès que l’on aborde le régime que l’on veut défendre en remplacement de celui qui est honni.
Le Pharmachien avait bien raison quand il citait le cycle de vie de la diète à la mode33. Toutefois, pourquoi en excluerait-il d’office le végétalisme, pourquoi l’oublie-t-il ? C’est quoi cette manière que de se construire une légitimité générale pour ensuite diffuser son idéologie ni vu ni connue ? Avant qu’il ne blogue, la communauté végan était essentiellement Namasté. Ce serait dommage de rater la coloration sectaire du mouvement quand elle existe…et crève les yeux.
Aussi de même sa BD 4 raisons pour lesquelles ton régime échoue33 il admet que ce type de régime exclue tout un groupe alimentaire.
Vraisemblablement les aliments d’origine animale, y compris la viande ne constituent-ils donc pas un groupe d’aliments ? Le végétalisme n’est-il pas un type de régime qui exclue un groupe complet d’aliments ? Ah mais oui mais la viande c’est pas pareil. Suis-je bête. C’est pas tout de viser le camp d’en face…parce que les végans qui échouent, c’est plutôt commun, vu le pourcentage d’échecs. Il conviendrait de ne pas en faire abstraction non plus, comme si tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes.
- le sophisme du vrai écossais : il n’était pas réellement végan…
Celui-là est un classique des réseaux sociaux. Un ex végan témoigne…et de suite, c’est la course à l’excommunication, non seulement il ne l’est plus, mais ne l’a jamais été. De la vraie vegancel culture. Souvent il s’agit d’un échec du régime alimentaire, autrement dit : la personne ne va pas bien, a tout tenté, y compris les légumineuses, pour maintenir le végétalisme, mais n’y est pas arrivée, et choisit de redevenir omnivore, en catastrophe. Elle se met à aller mieux. Les arguments les plus communs sont :
– pas le bon régime, pas la bonne version du régime : Monsieur mangeait trop de fruits, pas assez de légumineuses pour ses protéines, pas de jus de carottes pour sa vitamine A
– végan pour de mauvaises raison, pour la santé, la planète, pas pour l’éthique : il n’aimait pas vraiment les animaux, et à la première flatulence ou désagrément divers (caries, perte de cheveux, fractures à répétition, etc.) il a recommencé à les manger.
De telle sorte que la catégorie des ex-végans est niée. Marco Borges aurait indiqué une insuffisance de préparation…il sait se rendre utile auprès des stars le bougre.
J’avais publié ceci pour rire y a deux ans, sur le déni de témoignage : bon est-ce que je ris tant que ça ? A vous de voir…dommage que je n’ai conservé aucune capture d’écran, de tous les commentaires des réseaux sociaux. Chacune des bulles est issue d’arguments que j’ai lus ad nauseam

- Le Faux Dilemme
Le faux dilemme, appelé aussi exclusion du tiers, fausse dichotomie ou énumération incomplète, est un raisonnement fallacieux qui consiste à présenter deux solutions à un problème donné comme si elles étaient les deux seules possibles, alors qu’en réalité, il en existe d’autres.
Le sophisme du faux dilemme apparait de temps à autres lorsque l’on désire taire les alternatives, suggérant qu’elles se réduisent à deux choix. Comme carnivore VS vegan. Non pas qu’il n’existe pas un courant diététique 100% carnivore, à l’opposé des végétaliens, mais où sont passés les alternatives omnivores, friandes de polyculture avec élévage ?
Végétalien ou carnivore ? Véganisme ou élevage industriel ? Végétalien ou émission de gaz à effet de serre ? Améliorer l’élevage, ne semble pas être une option envisageable.
- La tactique de l’épouvantail (strawman) :
La tentation est grande, très grande, pour pas mal de végans (sans doute pas tous) de déguiser son adversaire omnivore revendiqué en bidochon inculte, ignare, qui regarde la télé et ne réfléchit jamais aux conséquences de ses actions. C’est la tactique de l’Insolente Veggie, dans ses innombrables strips. Bon je ne doute pas que la bêtise et l’incapacité à argumenter existe aussi chez les sales karnistes sans cœur. Oui bien sûr. Mais ce faisant on évite de répondre aux vraies objections, formulées par des gens plus sérieux. A noter par soucis d’honnêteté que j’utilise le même procédé partiellement dans l’article : j’aborde aussi les arguments les plus complexes à détricoter…
- L’invocation du lobby et astroturfing
Invoquer le lobby pour tuer le débat est un argument souvent lu, prêter de mauvaises intentions à son adversaire, comme s’il était payé en sous-marin par une industrie de la viande généreuse et avide de défendre son bifteck.
Alors que précisément, on est à peu près certain que le lobby (ou les lobbies) végans en ligne droite de l’Open Philanthropy Project existent pour mieux promouvoir les alternatives à la viande (cellulaire ou non), et euthanasier l’élevage. On peut penser, sans le prouver qu’il y a des astroturfeurs34 au sein du mouvement végan, comme d’autres pour défendre l’élevage et la viande.
Bref il y a des lobbies de toute part. J’écris sur la viande, et je suis parfaitement au courant de l’existence d’Interbev, du Cerin, de l’Inrae, de l’Idéle…On peut jeter l’opprobre sur l’adversaire, mais ça n’est ni scientifique, ni fair-play.
Revenons plutôt au cœur du débat que de se disperser et de tenter de se discréditer. Le déshonneur par association, les sophisme Ad Hominem ou de type Empoisonnement de puits35 relèvent également de la rhétorique fallacieuse
- Appel à l’émotion et Ad Misericordiam
Quand il est sujet d’arguments visant à défendre par la voie scientifique et que la discussion devient plus technique, un bon nombre d’entre eux débraie et dévie en causant éthique, en accusant l’interlocuteur de monstre sans cœur, qui ne fait rien pour sauver les animaux. Les arguments passent ainsi à la trappe, seule la vertu compte. Et tant pis si elle est construite sur du sable. L’éthique constitue une échappatoire dès que l’on est en difficulté sur les termes scientifiques (donc nutrition et agronomie, entre autres) du débat.
- Le sophisme du juste milieu est commodément utilisé par les flexitariens.
Par réflexe de modération, ils en viennent à penser qu’il ne faut pas abuser de la viande, et qu’on en mange trop, et qu’un peu suffit. Des allégations non démontrées, tiennent plus d’une tentative vaine d’avoir juste en créant une position approximativement médiane…c’est comme ça qu’on arrive à clamer des poncifs, sans réellement connaître le sujet. Sur la viande, ils sont nombreux.
- Cum hoc ergo propter hoc, corrélation n’est pas causalité – c’est plus compliqué que ça –
Quand la corrélation n’est pas causalité (ou pas celle-là)…c’est une erreur commune dès que l’on interroge la viande sur probable nocivité physiologique. A l’inverse, on attribue des vertus magiques au végéta*isme ou flexitarisme, dans le cas des Zones Bleues par exemple. Le livre de Dan Buettner a eu un certain succès, certes, mais chacune de ses zones bleues expose tout un ensemble de caractéristiques propre au mode de vie en général, qu’il semble impossible d’isoler la part du végétarisme ou du flexitarisme dans la longévité de ces personnes. Denise Minger36 a relevé que la communauté Mormon qui mange de la viande, a une longévité plus forte que les adventistes du 7ème jour à tendance végétarienne. Là aussi, ce n’est pas un argument pour la viande, mais bien un argument parmi tant d’autres à considérer les études épidémiologiques avec circonspection.
Aussi, le soucis de bon nombre d’études épidémiologiques est qu’elles mettent dans le même sac viandes transformées que la viande rouge brute. Ce point est soulignée par les articles de Laurent Buhler pour Nutriting en analysant le rapport de l’OMS de 201537. Cette étude parue en 202138 tend à rejoindre les conclusions de Laurent Buhler en pointant vers les viandes transformées. Cela reste…de l’épidémiologie et donc sujet à caution, même si la plausibilité existe pour les viandes transformées, et le degré de transformation. Pour plus de théorie, David Louapre de Science Étonnante, nous a gratifié d’un chouette billet à ce sujet39
C) Creuser la nutrition
- Retour sur les misères de l’épidémiologie
Je souhaiterais revenir sur le Rapport Campbell. Voilà plus de dix ans, Denise Minger, prenait son courage à deux mains et débusquait les erreurs de T. Colin Campbell, et publiait successivement plusieurs articles. Ce vrai debunk illustre déjà un effort de scepticisme marquant au sein d’une communauté « omnivore » encore en gestation à l’époque. Curieusement, ce travail n’a jamais été repris par la sphère zététique des années 2010-2020, mais là, Denise Minger, tout comme dans son livre Death by food pyramid40. J’en propose la traduction de sa synthèse sur mon blog depuis…10 ans maintenant41. La critique est critiquée, mais cela fait aussi partie de la méthode scientifique.
Un des arguments les plus lus et cités ces dernières années pour viser la viande ou les œufs visent la TMAO (Trimethylamine N-Oxide). Cette molécule est un sous produit apparemment indésirable, provenant d’une mauvaise métabolisation de la choline. Cela aboutit à des interprétations douteuses : ne plus manger d’œufs pour éviter de consommer de la choline. La choline est bien un micronutriment désirable pour bien fonctionner, pas le monstre toxique dont il faudrait limiter la consommation. Le blogueur de Suppversity très au fait de cette question a déjà fourni des éléments d’explications42. Le consensus n’existe véritablement pas sur cette question. On a probablement à faire à un nouveau cholestérol, une molécule polémique.
- Une misère de l’épidémiologie parmi tant d’autres : le biais du survivant
Fabien Abraini sur son site s’est déjà fendu d’une page sur les limitations des études et biais possibles des végétaismes43, tout à fait complémentaire à l’article ci-présent. Un des points cruciaux, à mon sens étant le biais du survivant qu’il a illustré de manière fort pédagogique sur un fil Twitter. Comme il en parlera mieux que je ne saurais le faire, citons-le directement :
Mais de tous ces biais, le biais du survivant me semble le plus difficile à corriger : il est quasi-impossible de tracer les personnes qui ont essayé un truc, que ça a rendues malades, et qui ont abandonné (sauf cas vraiment grave, hospitalisation et publication du cas)[…]supposez maintenant qu’un groupe de gens particulièrement motivés et éduqués, voire militants, adopte un de ces régimes. Ce groupe mange, parmi les aliments autorisés, ce qu’il existe de meilleure qualité. Pensez-vous que les résultats qu’on obtiendra de ce groupe…… soient généralisables à une population entière à qui on aurait imposé de se contenter de ces mêmes aliments autorisés, en se démerdant comme ils peuvent avec ce qu’ils trouvent au supermarché ?
En conséquence de cause, pouvons nous parler de végétérans ?
- Abus de cartes jokers rationalistes : l’appel à la nature :
Il est fréquemment rétorqué que les substituts (viande cellulaire ou protéine végétale ultra-transformée) sont rejetés par les carnistes parce que ceux-ci en manque d’arguments feraient un appel à la nature en décrétant que les substituts ne sont pas naturels. Et que tout est chimique par essence. Certes mais notre biologie ne nous permet pas de tout métaboliser parfaitement, on reste malgré tout prisonnier de notre physiologie, et de nos limitations à titre individuel comme en tant qu’espèce.
Pour la protéine végétale, on constatera avec effroi l’ensemble des ingrédients pour au moins esquisser un regard douteux. Pour la viande cellulaire, effectivement, on n’a rien à opposer si c’est quelque chose de biologiquement proche, sauf que quelques soucis se posent sur la viabilité écologique de l’opération44.
Précisément, l’appel à la nature n’est pas nécessairement un sophisme, ou pas tout le temps, même si à première vue il peut s’agir d’un relent de précaution non scientifique, provenant de personnes arriérées et réticentes aux progrès de la civilisation.
Or, cela me semble relever de la Jurisprudence Margarine. : On peut aussi cultiver du scepticisme vis à vis des outils que l’on manipule, et jusqu’à quel point ceux-ci s’avèrent ineptes. Cette jurisprudence indique qu’il n’est pas abusif d’être prudent envers un nouvel aliment.

La margarine est un substitut au beurre, apparu au 19ème siècle et raconté par Benjamin de Naturacademy45. Procter&Gamble a vendu ses margarines au grand public après avoir récupéré le processus d’hydrogénation qui permettait de solidifier les graisses végétales, offrant ainsi un substitut correct au beurre. Hélas, plusieurs décennies plus tard, les graisses trans ont largement prouvé leur nocivité – ceci est un consensus -.
On a donc historiquement un cas où un nouvel aliment a été introduit, où des pauvres paysans auraient tout à fait pu se faire jeter à la gueule leur biais naturaliste, leur prudence étant un conservatisme, une fermeture d’esprit…Il aura fallu du recul ah non pas cette expression, des décennies avant que les dégâts de ces graisses ne soient étudiées puis révélées. On ne pouvait pas savoir au moment où l’on a mis en production cette nouvelle graisse. D’appel à la nature invoqué tel un sort, on oublie que nous sommes des êtres biologiques…notre corps est certes malléable, mais jusqu’à un certain point.
La viande cellulaire subit déjà de facto des critiques46. Et comme toute nouvelle technique, on s’expose à des facteurs que l’on ne maitrise pas, dont on aura le retour ultérieurement tout comme la margarine en son temps. Les viandes végétales ont elles d’autres soucis, ayant rapport avec l’ultra-transformation de ces produits (lu récemment chez Reporterre46′, qu’on ne pourra pas accuser d’être anti-écologiste).
De manière plus large, il existe une littérature abondante sur les aliments ultra-transformés. La tentation est grande alors, de balayer d’un revers de la main tout ceci en criant au sophisme d’appel à la nature pour être sûr d’être du côté zététique, comme un croyant entrant dans une église trempe ses doigts dans une église, avant d’y ajouter le signe de la croix. Sauf qu’il ne suffit pas de faire joujou avec les sophismes pour avoir raison, très souvent, et c’est là, à mon sens une grande erreur de la communauté sceptique, il faut aller au charbon, éplucher la littérature scientifique, et affronter son propre Dunning-Krüger, la méthode sceptique doit être doublée par une immersion dans les études. Alors après cela empêche de sortir des vidéos tous les quatre matins…pour les moins sérieux d’entre eux. S’interroger sur la pertinence des outils, des sophismes que l’on utilise est salutaire, se demander s’ils sont adaptés aussi. Il ne s’agit pas d’agiter un biais comme une carte à jouer en mode réflexe, comme un joker qui tue le débat, comme les fameux points de Un Monde Riant.
A titre anecdotique la plupart des végans renâclent à revendiquer les fameux engrais NPK (disons le versant chimique) en assurant que les engrais verts suffisent, mal à l’aise au fond, de ne pas pouvoir ou vouloir recourir aux engrais d’origines animales. Mais ceci est un sujet autre, et plus complexe, les avis divergent pas mal au sein de la communauté végane, sur l’utilisation des animaux au sein des terres agricoles.
A titre anecdotique (bis), le dicton « le lait c’est pour les veaux » semble également tenir de l’appel à la nature, par essentialisme. Dommage de ne pas balayer devant sa porte.
- Les Carences : au-delà de la B12
Certains végans aiment bien ajouter du sarcasme ou de l’ironie au sujet des carences (en témoigne le titre de la chaîne YouTube « Les Carencés »), mais on est parfaitement en droit de s’interroger sur les carences possibles des végans. Si l’on peut évacuer la B12 (sauf si…voir plus bas), parce que bien étudiée par exemple par la Fédération Végane, et désormais soumise à pilule quotidienne, d’autres nutriments sont à risque. Parmi les acides gras, il y a un gros point d’interrogation sur la DHA. Pourvoir à ses besoins en protéines ne serait pas si évident que ça selon les calculs de Sacred Cow à partir des données issues PD-CAAS et du DIAAS.
J’avais évoqué par le passé la possible difficulté à obtenir de la vitamine A en régime végétalien étant donné certaines spécificités génétiques communes pour certains d’entre nous. Question d’éthique a répondu47, que cela ne serait pas vraiment un soucis, mais j’ai malgré tout quelques doutes, étant donné le pourcentage d’échecs de végans – biais du survivant -, la possibilité qu’un certain nombre d’entre eux trichent et n’assument pas les écarts de conduite, une étude épidémiologique pour s’assurer que les personnes interrogées soient parfaitement véganes sur plusieurs années tient de la gageure au niveau de la méthodologie.
Aussi Denise Minger48 a prolongé sa réflexion sur trois autres micronutriments, comme la choline, la DHA ou la Vitamine K2. La page de Véganisme Intox et Dangers a fait de même49.
Au final, est-ce si évident que ça d’avoir une micro-nutrition suffisamment dense ? Pas tant que ça même en retenant les meilleurs aliments pour chaque micronutriment à problème. Les différences individuelles tracent la voie pour un succès hypothétique ou non dans le régime. Aussi d’un point de vue général, les micronutriments ne sont pas isolés, ils fonctionnent de concert. Si l’on se concentre sur un circuit : celui du processus de méthylation50 par exemple, on peut comprendre le besoin d’une certaine densité et équilibre. La B12 y est impliquée, et pas qu’un peu. Selon Chris Masterjohn51 la complémentation en B12 par les végans serait insuffisante. Le gène MTHFR enterre-t-il la possibilité d’un végétalisme pour tous en augmentant les apports requis en micronutriments ?
Étant donné la difficulté aux végans en échec à trouver des solutions à leurs difficultés (la lecture du groupe Facebook « Vive la B12 ! » est éloquente), on peut s’interroger, et plus que légitimement de cet intérêt à circonscrire le principal soucis des végans à la B12. En terme d’arbre qui cache la forêt des carences, la vitamine B12 joue parfaitement ce rôle. Aussi, plus la science avance, plus nos connaissances en termes de synergie des micronutriments dans l’organisme et de personnalités génétiques – au niveau du métabolisme – deviennent plus précises. Également, il apparait évident que pour beaucoup d’entre nous le végétalisme s’apparente à mission quasi impossible. Et parce qu’il est permis de douter, nous pourrions trouver d’ici quelques années d’autres explications, que nous n’avons pas à ce jour pour comprendre pourquoi de la coupe aux lèvres c’est si difficile, ou de la théorie vers la pratique on rencontre tant d’embûches auxquelles on n’avait pas pensé au préalable. La nutrition oblige à être modeste si l’on repense à la Jurisprudence Margarine. On peut parler de matrice alimentaire pour éviter le piège du réductionnisme en nutrition, comme le fait Bruno Chabanas qui tacle gentiment les poudre-repas52
Un article, paru fin 2021, et évalué par les pairs sous une forme provisoire, pointe du doigt le réductionnisme appliqué aux protéines animales, et de manière assez explicite les théories véganes, ou le nutriscore.53
Les approches réductionnistes de l’alimentation se concentrent sur des critères nutritionnels isolés (par exemple, les calories ou les grammes de protéines fournis par une portion donnée, par exemple 100 g), ignorant ainsi les avantages et les compromis physiologiques et sociétaux plus larges qui entrent en jeu. Le réductionnisme nutritionnel peut conduire à l’étiquetage involontaire ou, potentiellement, intentionnel des aliments comme bons ou mauvais. Les deux peuvent être considérés comme inquiétants.
…
Il serait plus judicieux de combiner et d’intégrer le meilleur des solutions animales et végétales pour renouer avec le concept de régimes alimentaires nourrissants et sains, ancrés dans des avantages sous-estimés tels que la convivialité et les traditions partagées, et de s’éloigner ainsi d’un dogme centré sur les nutriments. Les êtres humains ne consomment pas des nutriments isolés, ils consomment des aliments, et ce dans le cadre de modèles alimentaires culturellement complexes qui – malgré leur complexité – doivent être soigneusement pris en compte dans l’élaboration des politiques alimentaires.
Et la nutrition c’est parfois complexe, d’où la nécessité d’humilité, de précaution(s). De doute peut-être ?

Ma Conclusion :
Oui le mouvement zététique est compatible avec une défense des aliments d’origine animale tant en nutrition qu’agronomie et soucis de l’environnement. Quant à savoir pourquoi culturellement le mouvement zététique a un fort biais animaliste – on peut dire présence au vu du nombre -, c’est une question à laquelle il est difficile de répondre. On pourrait arguer que nul ne saurait être omniscient et que peut-être tant l’agronomie que la nutrition semblent être des angles morts sur lesquels il faille s’investir réellement pour connaître l’état de l’art et ne pas se limiter aux lieux communs propagés par un mouvement animaliste très structuré pour promouvoir sa propre version de l’histoire. Il y a sans doute une forme de pression sociale auxquelles peu échappent au final, les réseaux sociaux formant un carburant illimité pour le conformisme. En attendant pourquoi « tout le monde » a été convaincu en 2016 par la vidéo de DataGueule sans réellement interroger les chiffres sortis du chapeau, et notamment sur les 15 000 litres d’eau pour produire un kilo de viande de bœuf ? C’est à dire avoir une vrai approche sceptique et curieuse ? Faut-il fact-checker les fact-checkeurs, les défier sur leur propre terrain ? Mystère et boule de gomme. Le débat n’avantage pas vraiment les omnivores éthiques par manque de moyens médiatiques. Jusqu’à quand ? L’opinion d’une certaine frange scientifique semble tourner en faveur des animalistes, sinon envers un flexitarisme assez extrême (les fameux 14 grammes de viande quotidiens), jusqu’à faire plier les hommes politiques. Néanmoins le débat en termes scientifiques semble être plus complexe et le consensus en la matière non établi. J’espère que cet article rencontrera son public et permettra de faire réagir les omnivores afin qu’ils affûtent leur argumentation ou leur stratégie.
Sources et Annexes :
1 Frédéric Leroy, son compte Twitter, participant à Aleph2020, il apparait sur une vidéo pour présenter son concept de bœuf émissaire : Frédéric Leroy: meat’s become a scapegoat for vegans, politicians & the media because of bad science
2 La zététique (on parle aussi de scepticisme scientifique, voir de rationalisme) est un petit monde qui garde sa pertinence sur bon nombre de sujets, à savoir réhabiliter la méthode scientifique, et de se forger une opinion assez rapidement pour savoir quel est le consensus scientifique en vigueur, en décelant les propos non scientifiques et surtout les biais. Cela permet d’éviter en outre d’éviter de proférer des bêtises en abordant des sujets que l’on connait peu. Ce petit monde a eu son heure de gloire depuis que YouTube et les réseaux sociaux font florès dans les années 2010. J’ai à titre personnel un a priori positif pour ce mouvement. Dès qu’ils abordent la viande leur rigueur disparait d’un coup, ceci est en parti à l’origine de l’écriture du présent article.
Voici donc la page où je recense la mainmise des TechnoVégans sur le monde sceptique francophone : Les liaisons dangereuses de la zététique avec le véganisme
3 La fenêtre d’Overton, aussi connue comme la fenêtre de discours, est une allégorie qui désigne l’ensemble des idées, opinions ou pratiques considérées comme acceptables dans l’opinion publique d’une société[…]La fenêtre d’Overton est une approche permettant d’identifier les idées définissant le domaine d’acceptabilité des politiques gouvernementales possibles dans le cadre d’une démocratie. Les partisans de politiques en dehors de la fenêtre d’Overton cherchent à persuader ou éduquer l’opinion publique afin de déplacer et/ou d’élargir la fenêtre. Les partisans dans la fenêtre — soutenant les politiques actuelles, ou similaires — cherchent à convaincre l’opinion publique que les politiques situées en dehors de la fenêtre doivent être considérées comme inacceptables.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fen%C3%AAtre_d%27Overton
D’autres techniques de manipulation de l’opinion sont très certainement à l’œuvre : Boucherie Abolition au discours et aux actes extrémistes occupent le paysage médiatique, ce qui permet ensuite à L214 de passer pour une association modérée, aidant à faire passer la pilule. C’est ce qui s’appelle déplacer la fenêtre d’Overton.
3bis : Position of the American Dietetic Association: vegetarian diets
Winston J Craig 1 , Ann Reed Mangels, American Dietetic Association
Affiliations
PMID: 19562864
DOI: 10.1016/j.jada.2009.05.027
4 The Sin Of Eating Meat par Francesco Buscemi, PhD, 2018
5 Sacred Cow: The Case for (Better) Meat: Why Well-Raised Meat Is Good for You and Good for the Planet par Diana Rodgers et Robb Wolf, 2020.
6 We Demain n°25, Les GAFA veulent-ils nous rendre végans ? https://www.wedemain.fr/respirer/les-gafa-veulent-ils-nous-rendre-vegans_a3957-html/
7 Douchka Markovic y présente ici sa stratégie d’infiltration générale, qui ferait passer les trotskystes pour des aimables plaisantins : https://www.facebook.com/iamvegan.tv/videos/401274296901488
8 La commission Eat-Lancet en français https://eatforum.org/eat-lancet-commission/
9 André Voisin est un agronome français très réputé, y compris au-delà de la France. Sa productivité de l’herbe serait un de ses ouvrages le plus marquant.
10 Simon Fairlie dont l’ouvrage Meat: A Benign Extravagance a donné lieu à quelques articles en français provenant de la sphère permaculturelle :
La viande : une extravagance inoffensive https://arpentnourricier.wordpress.com/2011/03/17/la-viande-une-extravagance-inoffensive/
L’élevage, un outil pour un futur post-industriel : https://madeinearth.wordpress.com/2014/01/22/elevage-un-outil-pour-un-futur-post-industriel/
11 Son blog était fourni…puis il a tout mis sur un ouvrage téléchargeable sur toutes les plateformes, Amazon, Fnac…, Sheldon Frith : Letter To A Vegetarian Nation: We Need Livestock For Sustainable Food Production And Environmental Restoration
A lire aussi https://www.ethicalomnivore.org/a-letter-to-a-vegetarian-nation-by-sheldon-frith/
12 Ethical Omnivore Movement : https://www.ethicalomnivore.org/
12′ Soil4climate : https://www.soil4climate.org/
13 Farmers who are tired of defending their work to Vegans https://www.facebook.com/Tiredoldfarmerswhocareaboutanimalwelfare
14 George Monbiot qui dit un jour « ok pour la viande, mais élevez-là correctement » I was wrong about veganism. Let them eat meat – but farm it properly https://www.theguardian.com/commentisfree/2010/sep/06/meat-production-veganism-deforestation, et plus tard se dédit Why I’m eating my words on veganism – again https://www.theguardian.com/commentisfree/2013/nov/27/al-gore-veganism-eating-words-sceptical-meat-eating
15 l’étude Grazed and Confused par Tara Garnett : https://www.oxfordmartin.ox.ac.uk/publications/grazed-and-confused/ (lien direct : https://www.oxfordmartin.ox.ac.uk/downloads/reports/fcrn_gnc_report.pdf)
16 Karin Lindquist – Dear FCRN: No, We’re Not Confused About Grazing https://www.ethicalomnivore.org/were-not-confused-about-grazing/
17 Karin Lindquist – Curious Case of the Vegan War on Regenerative Ag: Earthling Ed vs. Allan Savory https://www.ethicalomnivore.org/curious-case-of-the-vegan-war-on-regenerative-ag-earthling-ed-vs-allan-savory/
Une critique de l’agriculture régénératrice The Myth of Regenerative Ranching par Jan Dutkiewicz, Gabriel N. Rosenberg dans New republic https://newrepublic.com/article/163735/myth-regenerative-ranching
18 Pour Sacred Cow, il sera plus aisé de se procurer le livre. Site officiel https://www.sacredcow.info/
19 le site de Aleph2020 : https://aleph-2020.blogspot.com/
A noter que Blogspot offre la traduction automatique incluse…cela devient :
Aliments d’origine animale dans des régimes alimentaires éthiques, durables et sains
Un livre blanc dynamique – #ALEPH2020
20 Voici les références : Cows Save the Planet: And Other Improbable Ways of Restoring Soil to Heal the Earth édition en Anglais de Judith D. Schwartz,
Defending Beef: The Ecological and Nutritional Case for Meat, 2nd Edition Édition en Anglais de Nicolette Hahn Niman
21 L’Inrae – Quelques idées fausses sur la viande et l’élevage : https://www.inrae.fr/actualites/quelques-idees-fausses-viande-lelevage
22 La page Facebook du Mythe Végétarien https://fr-fr.facebook.com/lemythevegetarien
Son blog WordPress https://mythevegetarien.wordpress.com/
23 La page Facebook Veganisme Intox et Dangers : https://www.facebook.com/VeganIntox/
24 La page Facebook de Veganisme, végétalisme, malnutrition et dégénérescence : https://www.facebook.com/vegetalismeveganismemalnutritionetdegenerescence/
25 La Fédération des Omnivores Responsables https://www.federation-omnivores-responsables.ovh/
26 Le blog de Fabien Abraini Anthropogoniques : https://anthropogoniques.com/
Son compte Twitter : https://twitter.com/fabiensapiens
27 Taty Lauwers : le Bœuf émissaire https://www.taty.be/BEM/blog.html#TDM
Le Bœuf Bashing sera plus « intello » https://www.taty.be/BASH/blog.html
A lire surtout les bonus ! https://www.editionsaladdin.com/bem/bonus.html
28 Article de Bernard Bel : De la viande oui, mais pas n’importe comment https://lebonheurestpossible.org/de-la-viande-oui-mais-pas-nimporte-comment/
29 Jean-François Dumas, Eco-Logique : https://www.jfdumas.fr/
30 Don’t eat anything with a face – 1ère partie : la viande est-elle nocive ? https://www.nutriting.com/experts/dont-eat-anything-face-la-viande-est-elle-nocive/
Don’t eat anything with a face – 2ème partie : Les intérêts nutritionnels de la viande https://www.nutriting.com/experts/dont-eat-anything-with-face-2eme-partie-les-interets-nutritionnels-viande/
Don’t eat anything with a face – 3ème partie : Les enjeux éthiques & écologiques https://www.nutriting.com/experts/dont-eat-anything-with-face-3eme-partie-les-enjeux-ethiques-ecologiques/
30′ Seppi, son blog https://seppi.over-blog.com/, également présent sur Twitter (https://twitter.com/SeppiWackes)
31 Anthropogoniques, Végéta*ismes : avis divers https://anthropogoniques.com/vegetaismes-avis-divers/
32 Comparison of the nutrient contribution of the EAT-Lancet diet to Canadian nutrient recommendations.
Source: Canadian Journal of Dietetic Practice & Research . 2021, Vol. 82 Issue 3, p154-155. 2p.
Author(s): Kalergis, M.; Grillo, E. C.
33 Le Pharmachien Le cycle de vie d’une diète à la mode https://lepharmachien.com/diete-mode/ et également 4 raisons pour lesquelles ton régime échoue https://lepharmachien.com/regime/
34 Astroturfing : cela la définition de Wikipedia, L’astroturfing, le similitantisme, la contrefaçon de mouvement d’opinion ou la désinformation populaire planifiée ou orchestrée, désigne des techniques de propagande manuelles ou algorithmiques utilisées à des fins publicitaires ou politiques ou encore dans les campagnes de relations publiques, qui ont pour but de donner une fausse impression d’un comportement spontané ou d’une opinion populaire sur Internet.
35 La locution latine argumentum ad hominem désigne un argument de rhétorique qui consiste à confondre un adversaire en lui opposant ses propres paroles ou ses propres actesnote 1
L’empoisonnement du puits est une figure de style où l’on donne préalablement à un public de l’information négative, vraie ou fausse1, à propos d’un adversaire2, dans le but de discréditer ou de ridiculiser tout ce que dira par la suite ce dernier, ou une personne qui lui est liée.
36 Ceci est bien raconté en français par Bernard Bel : https://lebonheurestpossible.org/le-regime-de-longevite/
37 « Viande rouge & charcuterie cancérigènes » -> L’analyse du rapport de l’OMS : https://www.nutriting.com/actu/viande-rouge-cancer-lanalyse/
La viande rouge est-elle cancérigène ? -> L’analyse du rapport de l’OMS : https://www.nutriting.com/actu/viande-rouge-et-cancer-lanalyse-la-viande-rouge/
La charcuterie est-elle cancérigène ? -> L’analyse du rapport de l’OMS : https://www.nutriting.com/actu/viande-rouge-cancer-lanalyse-viandes-transformees/
38 Associations of unprocessed and processed meat intake with mortality and cardiovascular disease in 21 countries [Prospective Urban Rural Epidemiology (PURE) Study]: a prospective cohort study https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33787869/
39 Les études statistiques sont-elles hors de contrôle ? https://scienceetonnante.com/2021/08/30/les-etudes-statistiques-sont-elles-hors-de-controle/
40 Denise Minger : Death by food pyramid: how shoddy science, sketchy politics and shady special interests have ruined our health (2013)
41 Critique du Rapport Campbell Par Denise Minger https://clairetlipide.wordpress.com/traductions/critique-du-rapport-campbell-par-denise-minger/
42 TMAO: Eggs, Meats and Your Cardio-Metabolic Health | You Can Sill Eat Eggs & Meat, If You Got ‘the Right Gut Bugs’ https://suppversity.blogspot.com/2019/01/tmao-eggs-meats-and-your-cardio.html
43 Fabien Abraini : limitations des études et biais possibles des végétaismes https://anthropogoniques.com/vegetaismes-biais-possibles/
Plus spécifiquement sur le biais du survivant : https://twitter.com/Fabiensapiens/status/1081229442872209408
44 Remarque issu d’un tweet https://twitter.com/ecoreflections/status/1426249410225352707 et d’un article https://www.foodnavigator.com/Article/2021/08/13/Cell-based-disruption-How-many-factories-and-at-what-capacity-are-required-to-supply-10-of-the-meat-market :« Pour remplacer seulement 10 % de la vraie viande par de la fausse viande de culture d’ici 2030, il faudra 4000 usines 10 fois plus grandes que n’importe quelle installation de culture cellulaire actuelle, pour un coût de 1,8 milliard de dollars. Nous pourrions utiliser cet argent et ces terres à bien meilleur escient.«
Aussi Lab-grown meat is supposed to be inevitable. The science tells a different story. https://thecounter.org/lab-grown-cultivated-meat-cost-at-scale/
45 L’histoire de la margarine par Naturacademy ici https://www.facebook.com/Naturacoach/photos/a.382105000717/10154627066840718
46 Ouest France – La viande « cultivée » en laboratoire est-elle vraiment sans risque pour la santé ? https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2020-12-03/la-viande-cultivee-en-laboratoire-est-elle-vraiment-sans-risque-pour-la-sante-69706421-5b1c-4f89-8f07-1923d171852f
46′ Killian Bouillard Les «steaks végétaux» ne sont pas bons pour la santé : https://reporterre.net/Les-steaks-ve%CC%81ge%CC%81taux-ne-sont-pas-bons-pour-la-sante
47 Les véganes sont-ils plus exposés à une carence en vitamine A ? https://questiondethique.wordpress.com/2020/04/16/vegetaliens-carence-en-vitamine-a/
48 4 raisons qui expliquent que certains végans se portent comme un charme (là où d’autres se ramassent lamentablement.) : https://mythevegetarien.wordpress.com/2016/11/16/4-raisons-qui-expliquent-que-certains-vegans-se-portent-comme-un-charme-la-ou-dautres-se-ramassent-lamentablement/
49 Vegan ou pas, une affaire de génétique https://www.youtube.com/watch?v=RC8mExTmUNo
50 Nutriting La méthylation, pourquoi c’est fondamental et à quoi ça sert ? https://www.nutriting.com/experts/methylation/
51 Nutriting : Interview Dr Chris Masterjohn – Végétarisme & véganisme (2/2) https://www.nutriting.com/experts/interview-dr-chris-masterjohn-vegetarisme-veganisme-experience-2eme-partie/
52 Feed : le réductionnisme en nutrition mis en poudre : http://brunochabanas.blogspot.com/2017/11/feed-le-reductionnisme-en-nutrition-mis.html
53 Nutritionism in a food policy context: the case of “animal protein” : https://www.publish.csiro.au/AN/justaccepted/AN21237
Ajouts au texte, ultérieurs.
edit du 11/12/2021 : ajout du faux dilemme, et en fin de texte une référence à l’article « Nutritionism in a food policy context: the case of “animal protein” »
Bravo pour ce travail colossal de compilation et d’analyse des sources !
Les anglophones pourront visionner la vidéo plus récente de Frédéric Leroy qui présente en détail les groupes de pression visant (ouvertement) à porter un coup fatal aux activités d’élevage pour imposer la consommation des « substituts de viande ». Ces initiatives sont omniprésentes dans les sommets des Nations unies sur les systèmes alimentaires, avec un programme, appuyé par une galaxie d’ONGs, ciblant l’agriculture et l’élevage traditionnels sous le couvert (fallacieux) de la lutte « pour le climat ». Un grand nombre des acteurs de ce mouvement sont par ailleurs impliqués dans des démarches spirituelles « New Age » qui facilitent la conversion des « Namastévegans »…
Voir https://leti.lt/w7ed en attendant son décryptage (en français) dans le prochain bouquin de Taty Lauwers. 🙂
On voit très bien la pénétration de ces idées dans les médias grand public. Par exemple, dans les débats de « 28 minutes » sur Arte, l’excellente Élisabeth Quin ne peut pas s’empêcher de demander à un invité se présentant comme « défenseur du climat » si il ou elle « mange moins de viande »… Et le signe de tête après la réponse indique clairement que ça fait partie de ses convictions !
Je dois dire que ça me déprime cet abandon de l’esprit critique (tout en s’en revendiquant au max par ailleurs, mais en le piétinant ouvertement).
Merci pour ton compliment Bernard !
Peut-être que je ferais une version pdf avec des ajouts successifs dont le lien vers la vidéo que tu as mise, tu me l’avais déjà envoyée, mais je voulais me consacrer à l’existant, je me suis pris la tête avec les numéros de bas de page (notes), parce que les blocs de paragraphe ont changé de place et que d’autres s’y sont intercalés. Je sais que tu as trouvé une façon élégante de résoudre ce soucis, mais je ne vois pas comment tu fais sur wordpress.
Sur mon site j’ai implémenté une base de données d’identifiants « pérennes » puis des pages PHP qui créent automatiquement les notes et références à partir des liens. Voir https://lebonheurestpossible.org/pid-manager-fr/
C’était compliqué à programmer mais la version finale peut être adaptée à n’importe quel site WordPress… 🙂
C’est ingénieux, je regarderais quand j’aurais un peu de temps !
très bon article!
Merci Benoit !
« La tentation est grande, très grande, pour pas mal de végans (sans doute pas tous) de déguiser son adversaire omnivore revendiqué en bidochon inculte, ignare, qui regarde la télé et ne réfléchit jamais aux conséquences de ses actions. C’est la tactique de l’Insolente Veggie »
C’est évidemment faux. C’est un procès d’intention, et c’est marrant d’utiliser cette technique pile poil dans la partie qui parle des sophismes. 😃
La tactique de l’Insolente Veggie est de montrer les incohérences des poncifs sortis systématiquement par 99% des omnis à qui on parle du véganisme. Son travail permet de remettre en question ces répliques et de pousser les gens à réfléchir par eux mêmes.
Son objectif n’est pas d’aller dans les détails scientifiques des régimes végane et omnis (si vous cherchez cela, il faudra plutôt aller voir du côté de Veganalytic ).
La 1ère partie sur le financement est clairement complotiste (une élite américaine est en passe de changer le monde).
Les ressources de L214 sont publiées sur leur site. Open Philanthropy représente 12%. C’est conséquent, mais sans eux, L214 existerait quand même. Open Philanthropy pour L214 => 1.12M d’euros
C’est marrant, il note lui même que son argument claqué est complotiste. Mais il se dégage de toute responsabilité car la discussion reviendrait à des « questions éthiques » et ça, jamais !
=> Je dis de la merde, j’écris que je balance de la merde, du coup je suis dédouané de la responsabilité des merdes que je balance. Belle strat !
Open Philanthropy, quand il finance L214 pour promouvoir un projet de société qui lui plaît, agit comme un lobby. On peut interdire ce « lobby » végétal. Mais on fait pareil avec Interbev (viandes) et le CNIEL (produits laitiers) ! Fini les pages publicitaires gouvernementales encourageant leur consommation « les produits laitiers sont nos amis pour la vie »…
CNIEL => 39.5M d’euros => https://www.filiere-laitiere.fr/fr/les-organisations/cniel
Interbev => 32M d’euros => https://www.assemblee-nationale.fr/…/15-16/c1516010.pdf
2 gros lobbys mais il y en a d’autres. Et leur argent, il sort d’où ? Notamment des contributions volontaires obligatoires, une cotisation sur le lait et les produits carnés. Qui est obligatoire depuis un arrété ministériel. Donc au final, ce sont les consommateurs qui sans donner leur consentement, paient le lobbying des produits laitiers et carnés. Mais là, on rentre dans l’éthique, et on sait bien que monsieur ne parle pas d’éthique.
L’auteur aborde le biais du survivant qui s’applique aux « végétérans », les « végétérans » auraient tous été des gens éduqués, militants qui achètent de la bouffe de qualité. Ca limite et ça biaise les études validant les régimes végés. OK, ça c’était vrai il y a 20ans et avant. Maintenant, au grand dam de l’auteur, les régimes végés se sont démocratisés (2.2% en France). Notamment parmi les jeunes, et cette population n’est pas connue pour sa propension à acheter de la bouffe de qualité.
Le régime paléo et carnivore (uniquement de la viande hein, le carnivorisme; si on mange des légumes ou des céréales, ça s’appelle omnivorisme) classés dans la partie « rationalisme + » 😃
Le classement global en 5 catégorie bien distinctes est tellement irréaliste. Dans la réalité, les arguments se mélangent. Quelqu’un du pôle « prairies vertes » est capable de sortir des arguments de cochonou, et vis versa. Même chose de l’autre côté. Ca c’est du vécu.
Bref « ce n’est pas un schéma scientifique » comme il le dit lui même.
Et encore un peu de complotisme => GAFA et Open Philanthropy « arrose » L214 et associations animalistes! Ah bon, mais où sont les milliards des GAFA dans le bilan de L214 ?
Comment ça se fait que les dizaines de millions de taxes qui financent les lobbys (viande + lait) n’apparaissent pas sur son schéma ? Un oubli fortuit ?
Sur un article qui prétend donner des outils aux omnis, c’est pas mal de voir que le schéma phare de son article n’est basé que sur son avis, sans aucun travail sociologique, avec une belle touche de complotisme.
Franchement c’est risible : quand un viandard vient dénoncer la réthorique animaliste, il balance un schéma non scientifique, du sophisme, des informations financières exagérées qui trempent dans le complotisme anti-végane, et ommet durant tout son article de mentionner toute source de financement des lobbys des viandes et produits laitiers.
Le tout sans parler d’éthique ou de morale. Comme si on pouvait l’exclure d’une discussion sur le végétalisme… Comme si on pouvait exclure la morale d’une discussion sur l’organisation de notre société…
utiliser le mot viandar vous met directement dans la case « endoctriné, j’ai perdu mon sens critique », merci d’avoir participé avec nous, perroquet suivant… Et vous confondez morale et éthique…
Ahah c’est parfait.
Un énorme article à charge => pas de problème
« Viandar » utilisé dans une réponse de 5 commentaires argumentés => « OMG, les véganes sont trop endoctrinés! »
SVP, n’utilisez pas « sens critique » quand vous en êtes à ce point dépourvu.
Justement Arnaud ressort les arguments démontés dans cet article avec une pincée de complotisme et termine par l’insulte classique de la secte de bouffeurs de graines…